L'ois'onu
Ce matin, un oiseau est venu se poser
Sur mon frêle olivier. J'aurais pu supposer
Que ce beau volatile était une colombe
Mais il avait un peu la couleur d'une tombe.
Il ne roucoulait pas. Il avait l'air si triste ....
Il a regardé mon arbre d'un air sinistre.
Il a ouvert le bec. Aucun son ne sortait.
J'ai vu ployer le rameau qui le supportait.
Et puis j'ai entendu brusquement un sanglot
Qui venait, je le crois, du fond de son jabot.
J'ai regardé son bec. Il était arc-en-ciel.
Mais l'orage est venu. Glacial et torrentiel.
L'oiseau m'a regardé. Il a hoché la tête.
Ses ailes repliées n'étaient pas à la fête.
L'olivier, rabougri, peinait sous la bourrasque.
J'ai cru voir l'animal, soudain, porter un casque !
C'était un joli casque à la couleur d'azur
Avec de grands traits noirs qui zébraient son bleu pur.
La pluie tombait encore : et plus froide, et plus forte.
Alors, j'ai tout compris : la Paix était bien morte !