Une pensée qui la ramena aux raisons pour lesquelles elle se trouvait là avec Jonas, à longer cette longue route dans une forêt étouffante, ténébreuse et compacte. Fabriquer un poison comme celui qu’ils traquaient était en soi une belle prouesse quel qu’en soit le procédé. La preuve d’une intelligence indéniable, tapie quelque part dans cette forêt sans fin. Une intelligence qui aurait bien pu, d’après elle, servir à penser une Afrique meilleure, créer quelque chose de constructif. Au lieu de cela, c’était, quasiment tout le temps, le contraire : le savoir-faire local semblait n’être voué qu’au seul but de perpétuer le mal, l’horreur. Ou la seule toute-puissance du dépositaire.