[...] C'était une mélodie que nul ici ne pouvait connaître, mais tous ressentirent aussitôt l'appel de sa tristesse. Puis, au bout d'un long moment, il laissa sa voix s'élever -il avait une voix grave quand il chantait. Il avait composé les paroles longtemps avant avec la ferme intention de ne jamais les chanter :
Mon amour, te souviens-tu
De mon nom ? Je me suis perdue
Dans l'été hiver devenu
Par le gel de la mer engloutie
Et quand juin devient décembre
C'est le cœur qui en paie le prix
Les vagues se brisent au long de la grève
Dans le matin gris lente tombe la pluie
Et la pierre a tout recouvert
Tu enfouiras ta peine
Profonde en la mer
Mais les marées désespèrent
D'être jamais apprivoisées
Un jour viendra
Où tu pleureras pour moi
Les vagues se brisent au long de la grève
Dans la matin gris lente tombe la pluie
Oh mon amour, souviens-toi
Souviens-toi de moi