Hai Quang Ho

Un grand merci aux éditions Poisson Rouge et à Babelio pour la lecture de ce récit passionnant.

L’auteur né au Vietnam nous plonge dans son quotidien, ses huit premières années dans son pays et ensuite son parcours en France avec sa mère et ses frères et sœurs, sa scolarité, la musique, ses études en sciences économiques, ses engagements.

L’auteur sait nous transmettre, nous conter des moments de l’Histoire, des conflits au Vietnam en passant par mai 68 pour exemple, il aborde aussi l’économie, ce n’était pas gagné pour moi mais ce maître de conférence a su m’y intéresser et je l’en remercie.

C’est un homme engagé, déterminé et qui a su saisir les opportunités qui lui étaient offertes, il est empli d’humanité, il a su allier sa passion pour la musique et son projet pour aider le Vietnam et surtout les victimes de l’Agent Orange en créant une association humanitaire Orange DiHoxyn, celle-ci organise des concerts.

Ce récit m’a touché, révolté aussi, m’a permis de me remettre dans des contextes historiques où d’en découvrir, l’écriture est aisée ce qui m’a permis de prendre plaisir à cette lecture.

Je lis un livre péï



"Itinéraire d'un immigré de Cochinchine"



Le parcours personnel & professionnel parfois complexe d'un homme rempli d'humanité. En tout cas, c'est ce que j'ai ressenti à travers sa plume.



Hô Hai Quang m'a ouvert son album de famille avec beaucoup de sincérité, pudeur et engouement.



Histoire personnelle & Raconter l'histoire....

Chaque moment important de Hai Quang coïncide avec un pan de l'Histoire, appris plus ou moins dans mes cours du collège et lycée. Je précise plus ou moins car j'avoue que j'ai tout oublié. Une belle remise à niveau.



L'auteur a connu les prémices de la guerre, les désagréments politiques, l'exil, les nouveaux départs. Il nous conte à chaque fois les bouleversements sur sa famille et comment il a su être l'homme engagé d'aujourd'hui. Une plume sincère, posée.



L'auteur nous invite tout simplement dans son passé.



Si j'ai un petit aparté à faire...

Je ne suis pas fan de biographie. J'ai passé un bon moment pas de soucis mais je n'ai pas pu lire d'une traite. Par contre, l'auteur est maître de conférence, j'aurais volontiers pris une place pour écouter ses récits. Au vu de son rendu de la biographie, il doit être passionnant en face à face.



Merci Colette Berthier et les Editions du Poisson Rouge pour cette sortie de ma zone de confort.

Les réalités que mettent en lumière ce court essai ne me sont pas étrangères. En tant que Réunionnaise, je connais l'histoire de l'esclavage sur l'île et celle de l'engagisme qui lui a succédé. C'est donc l'envie de plonger plus scrupuleusement dans l'histoire de mon île qui a guidé mon choix lors de l'opération Masse Critique. Et grand bien m'en a pris car derrière les chiffres, les tableaux récapitulatifs et la narration de faits historiques, c'est aussi toute l'histoire du peuplement de la Réunion qui se dessine. Ainsi que celle de l'île Maurice - île voisine que les Réunionnais nomment l'île soeur - que je connaissais très peu.

Ces îles convoitées, parfois disputées, partagées entre puissances européennes ont été exploitées comme terres agricoles au gré des intérêts économiques. Et point de travail agricole sans main d'oeuvre, une nécessité qui conduira à l'arrivée d'esclaves sur l'île. Venus de Madagascar, du continent africain, d'Inde, ces hommes et ces femmes constitueront, avec les occidentaux, le premier peuplement de la Réunion et de Maurice.

L'essai de Ho Hai Quang rappelle aussi que l'abolition de l'esclavage n'a pas été une évidence, loin s'en faut, pour les propriétaires locaux dont l'activité reposait sur ce système. D'arrangements avec la loi à la mise en place de nouvelles organisations (l'engagisme, continuité d'un esclavage qui ne disait plus son nom), l'abolition effective aura largement été retardée dans ces territoires ultra-marins, notamment à la Réunion. Car bien que voisines, Maurice et la Réunion n'ont pas connu le même développement ni tout à fait la même histoire en raison à la fois de spécificités géographiques propres et de gouvernances différentes.

Un essai court et efficace pour plonger dans cette histoire terrible mais si représentative de la construction de la Réunion et de Maurice. Une histoire qui se lit encore aujourd'hui dans la répartition géographique de la population, dans le syncrétisme et dans cette langue commune à tous quelle que soit son origine, le créole. Un petit livre nécessaire pour se souvenir aussi et ne pas oublier surtout.

Je remercie @Babelio pour cette lecture, reçue dans le cadre de la masse critique.

D’origine réunionnaise, j’ai toujours été étonnée lors de mes séjours à Maurice et à La Réunion des différences existant entre les deux îles. Toutes deux font partie de l’archipel des Mascaraignes , ont le même climat tropical et la même géologie. Toutes deux ont été peuplées artificiellement . De surface quasi équivalente, Maurice est actuellement deux fois plus peuplée que La Réunion et la population d’origine indienne y est prépondérante.

Ho Hai Quang, économiste universitaire, va à travers cet essai nous expliquer l’influence de leur histoire politique et économique et des choix qui y ont été appliqués au 18 et 19 eme siècles à travers les deux systèmes de travail que sont l’esclavagisme et l’ engagisme.

J’ai toujours entendu ma famille évoquer l’esclavagisme pratiqué à La Réunion. Ce système était privilégié par La France. A contrario Maurice appartenait à l’empire britannique au même titre que l’INDE . Les britanniques ont favorisé l’engagisme de leurs ressortissants indiens.

Mr Quang a écrit un ouvrage très facile à lire, très pédagogique. Chaque chapitre comporte une synthèse illustré par des graphiques. C’est une lecture qui m’a beaucoup appris sur l’histoire de ces deux îles. Je vous invite fortement à le lire.

L'île de la Réunion et l'île Maurice. Les îles soeurs. Et pourtant leur développement économique et démographique ont été très différents. Pourquoi et comment ? De leur découverte au début du 20e siècle, elles vont évoluer parfois de façon similaires et parfois de façon radicalement différentes. Mais cette différence se fera surtout sentir lorsque en 1814, le traité de Paris rattachera officiellement Maurice au royaume britannique tandis que la Réunion sera restituée à la France.

Ce livre permet de retracer l'évolution des îles qui auront recours à l'esclavage pour se développer. L'engagisme fera figure d'essai dans un premier temps, qui se soldera par un échec avant qu'elles n'aient plus d'autres choix que d'y avoir recours. J'ai trouvé très intéressant cette comparaison entre les deux îles qui permet en même temps d'avoir plus de détails sur le recours à l'esclavage et à l'engagisme. Les chiffres sont assez parlants. Un petit ouvrage clair et instructif qui permet de comprendre cette différence entre ces deux îles pourtant si proches.

Le livre est passionnant et bien écrit, un vrai plaisir de lecture tout du long. En plus, pour la génération des gens nés dans les années 1940 à 1960, cela ajoute l'intérêt de reparcourir tous les événements de l'époque. Et également de parcourir le monde bien sûr, de ce qu'on appelait l'Indochine, et dans ce cas plus particulièrement la Cochinchine, jusqu'à l'Europe et naturellement la France, avec tous ses aspects nostalgiques, notamment sur l'école. C'est une formidable relation, il faut espérer un vrai succès.

Lorsque j’ai reçu l’exemplaire de ce livre, gracieusement envoyé par les éditions Poisson Rouge dans le cadre de Masse critique, j’ai été ravi, j’allais pouvoir mieux connaître la communauté émigrée du Vietnam vers la France ; communauté que j’apprécie tant professionnellement que personnellement.

Hélas, quelle déception ! Cet écrit est ce que j’appellerai un roman familial, i.e. un écrit destiné à la famille de l’auteur pour que celle-ci connaisse son histoire, mais très peu intéressant pour le grand public.

La lecture m’a été pénible du fait d’un style relativement scolaire et le contenu, très autocentré, ne m’a pas permis de satisfaire les espoirs apparus lors de la réception de ce volume.

Cette autobiographie revendiquée est surtout une autocélébration.

A propos du récit que Ho Hai Quang fait de sa vie dans Itinéraires d’un immigré de Cochinchine, je trouve en premier lieu remarquable le tressage rigoureux et équilibré des données personnelles et des éléments contextuels : ses « itinéraires » s’entrecroisent constamment avec ceux du monde (à l’échelle géopolitique aussi bien qu’à l’échelle locale), ce qui fait d’Itinéraires un livre pour lecteurs férus d’histoire contemporaine tout autant qu’un « roman d'apprentissage » qui pourrait éclairer le chemin de bien des jeunes d’aujourd’hui.



La musique, les liens familiaux, la recherche scientifique, la lucidité marxiste, l’action humanitaire s’interfécondent de manière exemplaire tout au long de son parcours. L’Epilogue propose une belle réflexion sur identité, assimilation et intégration. L’auteur referme la boucle de ses itinéraires, partant d’un événement personnel, naturel, localisé et aléatoire, sa naissance au Vietnam en 1944, pour aboutir à une entreprise collective, réfléchie, volontaire, internationale et humaniste, celle d’Orange DiHoxyn et ses actions ici, en France et au Vietnam.



Mais ce qu’il me tient à cœur de dire, c’est mon plaisir de lecture : le contenu d’un ouvrage autobiographique peut être passionnant, s’il est mal écrit il ne servira à personne.



Or j’ai eu un très grand plaisir à le lire, et je crois deviner pourquoi. Bien sûr il y avait la proximité spatiale et chronologique (je suis né en France en 1943, j’ai vécu à Paris en partie en même temps que l’auteur, de 1956 à 1976, je suis arrivé à la Réunion comme lui en 1990…).



Mais tout cela est secondaire. Ce qui me séduit dans ce livre (je suis professeur de Lettres à la retraite), en fait c’est l’écriture. La façon d’écrire de Ho Hai Quang, sans fioritures sophistiquées ni figures de style indiscrètes, est souple, fluide, variée, dynamique. Les notes que sont les mots s’enchaînent dans des phrases à la mélodie sans cesse renouvelée. Ce qui n’empêche pas une rigueur évidente et ce que j’appellerais une honnêteté du style. Un style qui doit ses qualités et au musicien et au scientifique. Un style que j’avais déjà repéré et apprécié dans la magistrale Histoire économique de la Réunion publiée antérieurement par Ho Hai Quang.



Bref un beau et grand livre, exposant de façon vivante et détaillée une existence faite de courage dans les décisions, de lucidité dans le rapport au monde et de ténacité dans l’action. Les adolescents d’aujourd’hui, immigrés ou non, pourront le lire et le méditer avec profit !

Merci à Babelio et aux Editions Poisson Rouge.OI pour l'envoi de ce livre dans le cadre de Masse Critique. Je suis sortie de ma zone de confort en concourant à la catégorie non-fiction mais après tout une autobiographie ça ne me faisait pas plus peur que ça. Mais j'ai vite compris que ce n'était pas si somple, ce récit mêlant la vie de l'auteur, l'histoire des conflits au Vietnam et des notions d'économie. En effet, ces 2 éléments font parties entièrement de la vie de l'auteur. J'ai apprécié le style simple et concis de l'auteur et son histoire de vie comme ses combats etaient passionnants à découvrir. J'ai eu plus de mal et j'ai dû m'accrocher sur tous les passages traitant de l'économie et des tenants et des aboutissants des différents conflits traversés par le Vietnam. Mais par respect pour son vécu et celui des victimes de ces conflits, j'ai fait preuve de ténacité et suis arrivée au bout de cette histoire.