Avant que Jono n’ait le loisir de répondre, la porte de la chambre d’hôtel s’ouvrit. Il se tortilla légèrement pour regarder par-dessus son épaule et vit Wade entrer, une main plaquée sur les yeux et l’autre refermée sur un désodorisant qu’il avait dû piquer dans un chariot de nettoyage.
— Vous avez intérêt à être décents, les prévint Wade.
— Ça va, marmonna Patrick.
L’ado écarta les doigts et entrouvrit un œil. Ensuite, il fronça les sourcils et commença à appuyer furieusement sur le poussoir du désodorisant.
— Vous êtes dans mon lit. C’est l’autre, le vôtre !
— On peut faire l’échange.
— Non, vous pouvez me prendre une chambre.
Patrick leva la tête et loucha sur l’ado :
— Tu as volé ce truc ?
Wade, debout au pied de leur lit, désodorisa les draps en énonçant clairement chaque mot :
— Je. Veux. Ma. Chambre.
Les yeux de Jono se mirent à larmoyer. Il éternua.
— Je vais te la payer. Sors maintenant, qu’on puisse s’habiller.