L’élocution défie la peur
Épeure au surgir de l’obscurité
Comme une espérance sans main se perd
L’aspect suffoqué par l’apparence
Des pensées à révéler et à survenir
Dans un monde pitoyable
Une furtivité incandescente habite nos consciences
Et enferme l’intensité livide du présent
L’effroi alimente la sagesse
Jusqu’à l’écœurement
Le temps s’enfuit sans une perle
Cette horrible envie de l’être d’être
Seule l’ode suscite
Et redonne à l’imagination
L’élan.
Le mot trouve son abri
Dans l’élocution
Consumée par la sobriété
La seule à parler aux nues
Et à accueillir l’imprévue
Pourvoyeuse de lisières
Elle qui s’échange aux destinées
Est une roche déchaînée
Le mot qui résiste
Et se libère
Infiniment là vif
Dans le monde d’écrire
La mémoire qui séquestre le présent
L’âtre d’un aphorisme
Où se consume toute voix
Le rêve reste érigé.
Bâtir des passerelles vers le dissemblable
Humblement, adopter la libéralité
Devancer sa vanité
Charrier un sourire et une tendresse
S’épanouir sur l’Univers
Égard entre les humains
S’entendre dans la véracité
Édifier, offrir et prodiguer
Pour la construction d’une société plus érudite
En préservant constamment l’harmonie de chacun
Avec intégrité saine et authenticité
Un univers distinct
Épiant l’égarement des apparences
L’éclat dévoyé
Ni aphasie ni mélodie pour l’éblouir
Et le regard bouleversé
Par les doutes intenses
Le délice chuchote
À l’instant de la folie de l’intelligence
Qui tente d’égaler l’obscurantisme
Des bouts de leurre
Ébranle la confusion
La passion sans paroles
Caresse l’ultime douleur.
Une parole guide le regard
L’éclisse se brûle
Par un douteux errant
L’élan imprévisible
Et la vérité s’égare
Espérer à l’inattendu
Pourquoi l’antan
Surpasse le réel
La concupiscence irréductible
De la connaissance
Le provisoire qui résiste
L’intuition envahie
L’univers
Puis la parole se fait silence.
Réapprendre à vivre fraternellement
Et à danser la ronde d’un autre monde
Des êtres qui n’espèrent que par le néant
l’inquiétude et l’incertitude
Naîtra l’espérance d’une nouvelle liberté
D’une lueur de l’éveil et du partage
Ce stade suprême de l’amour
De l’absolue fraternité.
L’inspiration demande de la ponce
Les paroles désenivrées par jadis
Et fouinent leurs racines
L’instinct ôte le perceptible
Et l’inaudible songe de prendre une apparence
Une envie furtive
Et juste une illusion qui fait liesse
Aimer dans le présent du mot.
La fierté, l’appréhension et l’instinct
Nous obligent à nous taire
Une hâte vers le délice
Pour s’occuper du supplice
Aucun instant de liberté
Une merveille infinie
Avec tout l’être, l’extase
Et toujours ces effrois.
Le silence est submergé dans la peur
Et la pensée est évanescente
Aucun nuage n’obscurcit
Le miroir du jour
L’existence marche sur un fil invisible
Méditer sur ce souffle qui anime
Ce baiser que l’on donne à l’infini.
L’aurore redonne ce que le crépuscule
Avait effacé du jour
Au-devant du soleil
Jaillit un bout d’horizon
Une braise d’espérance
Pour préserver l’éclair
Qui nous redonnera l’éclat.