Hanétha Vété-Congolo est une poétesse à la voix singulière dans le champ poétique martiniquais. Dans son enfance, elle est bercée par la tradition orale de son pays et plus particulièrement marquée par sa grand-mère maternelle, conteuse et guérisseuse traditionnelle. Le monde de l’oralité façonne la perception qu’Hanétha Vété-Congolo a du plus large monde.
Plus tard, l’école républicaine renforce ses prédispositions pour les formes narratives en lui permettant de développer une sûre aisance avec l’art oratoire. Elle excelle en philosophie et en français, se distingue en langues étrangères surtout celles rattachées à des cultures et systèmes de pensée éloignés des siens propres, comme l’allemand ou le japonais. Elle développe une passion pour le mot signifiant dans toutes ses formes et dimensions. Elle fait ses études au pôle Martinique de l’Université des Antilles et de la Guyane, vit en Angleterre et en Jamaïque avant de s’installer aux États-Unis en 1999 où elle est professeure de littératures et de cultures caribéennes, africaines et françaises à Bowdoin College dans l’État du Maine.
Ses premiers poèmes publiés sont en langue anglaise comme si l’ajout d’une langue à son humus natal martiniquais multilingue devait trouver son moment propice d’expansion fertile au contact d’une nouvelle langue. Son travail original sur la langue et le langage fait ensuite usage du français, du créole et des créolismes. Le résultat se manifeste par langaj, une poétique composée issue d’un travail métamorphique sur les langues dans lesquelles elle a une compétence.