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Citation de zzENCREdeCHINEzz


La grande salle de l'auberge était pleine de monde, on regardait un homme qui faisait jouer des marionnettes. Il venait précisément de dresser son petit théâtre ; on s'était rangé en cercle autour de lui, et la meilleur place, au premier rang, était occupée par un vieux gros boucher qui avait avec lui son bouledogue. Ouf ! l'animal féroce ! il regardait comme tout le monde avec ses grands yeux.
La comédie commença. C'était une belle pièce : un roi et une reine étaient assis sur un trône superbe, avec des couronnes d'or et de longues robes à queue : leurs moyens leur permettaient ce luxe ; de gentilles marionnettes avec des yeux de verre et de grandes moustaches étaient deboyt à toutes les portes, qu'elles ouvraient et fermaient continuellement pour rafraîchir l'air dans la salle. Oui, c'était une bien belle pièce, et pas triste du tout. Mais tout à coup la reine se leva et fit quelques pas. Dieu sait ce que pensait le gros bouledogue : profitant de ce que le boucher ne le retenait pas, il fît un bon jusque sur le théâtre et saisit la reine par sa mince taille. Cnic, cnac ! C'était horrible à voir.
Le pauvre homme qui faisait sa comédie fut pris d'angoisse et d'affliction à cause de sa reine, la plus belle de ses poupées, à qui le bouledogue avait mangé la tête.
Mais quand le monde fut parti, l'étranger qui était venu avec Jean dit qu'il allait la remettre en bon état. Il prit son petit pot et frotta la poupée avec le baume qui avait déjà guéri la pauvre vieille. Aussitôt, la poupée se trouva reconstruite, elle savait même remuer tous ses membres sans qu'on eût besoin de tirer la ficelle : il ne lui manquait que la parole. Son maître était enchanté de la voir danser toute seule ; nulle autre de ses poupées ne pouvait en faire autant.
- extrait : ''Le compagnon de voyage'' -
(édition de 1951, Hachette Idéal-Bibliothèque, illustrations de M. Duvergier)
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