Un chant religieux que j'entendis là fit sur moi une impression profonde bien qu'il fût chanté par des voix de vieilles femmes. La mélodie déferlait en grandes vagues ; quelques voix commençaient faiblement, puis s'élevaient de plus en plus fortes, pour retomber à nouveau. Mais dans ce mouvement descendant, du fond de cette harmonie qui expirait, s'élevaient à nouveau d'autres voix qui, peu à peu, atteignaient à leur plénitude, avant de mourir à leur tour. C'était un jeu de strophes et d'antistrophes qui me faisaient penser au grand mouvement de vagues que forment les générations humaines en marche vers l'éternité.