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Citation de gill


Lundi 9 août 1999
New-York : volé à des indiens trop confiants par de rusés hollandais, pris aux hollandais par des anglais belliqueux, repris enfin aux anglais devenus pacifiques par les colons révolutionnaires.
Il y a des dizaines d'années que l'on a brûlé ses arbres, rasé ses collines, comblé et drainé ses lacs. Ses sources d'eau pure ont été emprisonnées sous terre pour être déversées directement dans les égouts.
Lançant depuis son île natale des tentacules urbanisées, la ville est devenue une mégapolis qui couvre la moitié d'un archipel, longeant l'Hudson River du côté nord-américain.
L'ancêtre c'est Manhattan une plaque de granit primaire et de roche métamorphique bordée de tous côtés par l'eau, plantée comme une araignée de pierre au milieu de sa toile, réseau de ponts, de tunnels, de câbles et de rails.
Incapable de s'épandre à l'extérieur, Manhattan s'est contractée sur elle-même, se nourrissant de sa propre chair, abattant les vieilles constructions pour en élever de nouvelles, de plus en plus hautes - jamais assez hautes pourtant, car il ne semble pas y avoir de limites à l'accroissement des hommes. Ils se compressent, venant de partout pour y élever leurs familles, les familles des enfants de leurs enfants, jusqu'à ce que la ville soit peuplée comme aucune ville ne l'a jamais été dans l'histoire du monde.
Par cette chaude journée d'août de l'année 1999, il y a - à quelques milliers près - trente-cinq millions d'hommes à New-York.
(Introduction à la première partie - "Soleil vert" paru en 1966)
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