Dès ses origines, le néolibéralisme a fait le choix de « la guerre civile contre l'égalité au nom de la “liberté“ » en vue de réaliser le projet d'une pure société de marché, prenant des formes diverses, selon les circonstances, pour écraser ses ennemis : se dotant des moyens de la coercition militaire et policière ou se confondant avec l'exercice du pouvoir gouvernemental et se menant par le droit et la loi. « Relire le néolibéralisme sous l'angle de la rationalité stratégique et de la violence qui lui est intrinsèque, c'est remettre en question son interprétation théorique comme ensemble de doctrines ou positions purement idéologiques, et c'est par conséquent analyser le terrain sur lequel il se déploie et qui n'est autre que celui d'une lutte sociale et politique pour imposer sa domination. »
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Cette savante généalogie du néolibéralisme met en lumière les mécanismes scrupuleusement occultés de celui-ci. Si l’esquisse d’une stratégie pour les saboter semblera sans doute un peu légère (ce n’était toutefois pas l’intention annoncée des auteurs), la simple mise-à-nue est déjà fort inspirante. Pierre Dardot, Haud Guéguen, Christian Laval et Pierre Sauvêtre contribuent néanmoins à échapper au piège sémantique dans lequel nous enferment les tenants du néolibéralisme de droite comme de gauche en accusant les opposants à leurs politiques, de menacer l’ordre établi par la « guerre civile ». Cet ouvrage s’emploie à renverser le stigmate. Indispensable, assurément.
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