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Citation de Partemps


III.

À M. FÉTIS, DIRECTEUR DE LA REVUE MUSICALE[1].

(16) mai 1828.
Monsieur le rédacteur,
Permettez-moi d’avoir recours à votre bienveillance et de réclamer l’assistance de votre journal pour me justifier aux yeux du public de plusieurs inculpations assez graves.

Le bruit s’est répandu dans le monde musical que j’allais donner un concert composé tout entier de ma musique et déjà une rumeur de blâme s’élève contre moi ; on m’accuse de témérité, on me prête les intentions les plus ridicules.

À tout cela je répondrai que je veux tout simplement me faire connaître, afin d’inspirer, si je le puis, quelque confiance aux auteurs et aux directeurs de nos théâtres lyriques. Ce désir est-il blâmable dans un jeune homme ? Je ne le crois pas. Or, si un pareil dessein n’a rien de répréhensible, en quoi les moyens que j’emploie pour l’accomplir peuvent-ils l’être ?

Parce qu’on a donné des concerts composés tout entiers des œuvres de Mozart et de Beethoven, s’ensuit-il de là qu’en faisant de même j’aie les prétentions absurdes qu’on me suppose ? Je le répète, en agissant ainsi, je ne fais qu’employer le moyen le plus facile de faire connaître mes essais dans le genre dramatique.

Quant à la témérité qui me porte à m’exposer devant le public dans un concert, elle est toute naturelle, et voici mon excuse. Depuis quatre ans, je frappe à toutes les portes ; aucune ne s’est encore ouverte. Je ne puis obtenir aucun poëme d’opéra, ni faire représenter celui qui m’a été confié[2]. J’ai essayé inutilement tous les moyens de me faire entendre ; il ne m’en reste plus qu’un, je l’emploie, et je crois que je ne ferai pas mal de prendre pour devise ce vers de Virgile :

Ulla salus victis nullam sperare salutem.
Agréez, etc.

La Revue musicale, dirigée par M. Fétis, n’avait pas encore opéré sa fusion avec la Gazette musicale de Schlesinger, fondée, comme nous l’avons dit dans la notice, en 1834.
Le ballet de Faust sur un livret de M. Bohain : voir la Notice
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