Hedia Bensahli

Sous le ciel atone, mortifié, aux abois
Au grès des vents capricieux qui tournoient
Mangez ma main vile
Puisque vous avez éteint ma voix
Et mes doigts recroquevillés
Coupables de forfaits proscrits
Bannis désormais de vos mœurs
Lisez le poème assassin
Où miroite le verbe agonisant
Du vernis craquelé naîtront
Les substrats simiesques de votre déliquescence.

Seules les idées déferrées permettent d'acheminer la conscience vers ce que le regard vide ne sait pas affronter: soi-même! Il faut accepter de se perdre pour retrouver sa lucidité! Admettre l'évagation comme une source d'inspiration. Voir dans les yeux de l'autre ce que l'on est... au lieu de le mépriser.

L'art est comme une langue, il est le reflet d'une vision du monde. Il doit évoluer pour être à l'origine d'une nouvelle conception de l'existence.

Le système verrouille la pensée pour que les gens oublient de se regarder en face, d'être confrontés à la réalité.

Le véritable regard est celui qui ose affronter courageusement l'image de sa propre veulerie. Envisager la conscience sans la lucidité est un non sens.