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EAN : 9782221157480
256 pages
Robert Laffont (19/01/2016)
3.75/5   8187 notes
Résumé :
Phénomène littéraire sans équivalent depuis les années 50, J. D. Salinger reste le plus mystérieux des écrivains contemporains, et son chef-d'oeuvre, "L'attrape-coeurs", roman de l'adolescence le plus lu du monde entier, est l'histoire d'une fugue, celle d'un garçon de la bourgeoisie new-yorkaise chassé de son collège trois jours avant Noël, qui n'ose pas rentrer chez lui et affronter ses parents. Trois jours de vagabondage et d'aventures cocasses, sordides ou émouv... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (624) Voir plus Ajouter une critique
3,75

sur 8187 notes
Ecrit après la Seconde Guerre mondiale, The Catcher in the Rye (traduit "L'Attrape-Coeurs") décrit le début des années 1950 : décennie du conformisme par excellence (dans la société américaine). La famille est au centre de tout et de toutes les valeurs. Les pères sont de fiers chefs de clan et les mères des ménagères hors-pair façon publicité pour produits ménagers.
A cette époque, les enfants n'ayant leur place que pour obéir et apprendre de leurs aînés, le concept "d'adolescent" n'existe pas : soit on est un enfant, soit on est un adulte. Mais entre les 2 ... ?
Salinger explore donc cette "frontière" qui est souvent une période difficile pour celui qui la vit, et ceux qui l'entourent !

Holden Caufield se voit devenir un autre et éprouve beaucoup de difficultés à s'adapter à ce "nouveau lui". Il en va de même pour le monde dont il commence à voir les failles.
C'est donc l'occasion pour l'auteur de s'attaquer au sacro-saint American Dream. Car les rêves d'Holden prennent des allures de cauchemar...

Dans L'Attrape-Coeurs, Salinger met très bien en scène toutes les ambiguïtés des adolescents. L'auteur nous fait d'abord comprendre qu'il est difficile de faire confiance à ce narrateur pour qui les adultes sont bidons (je suppose que c'est le terme utilisé dans la traduction française), dangereux et pervers. Mais Salinger montre aussi le paradoxe de ce rejet des adultes et l'envie qu'a Holden de leur ressembler.
A l'inverse, ce personnage idéalise l'enfance comme un paradis perdu. On s'aperçoit assez vite que les enfants, comme sa pette soeur Phoebe, sont les seuls qu'il respecte.
Ah, l'adolescence.... Période où la demi-mesure n'existe pas !

Avec ce roman, et surtout grâce à son personnage principal, Salinger a créé un Peter Pan moderne. A l'inverse de Peter Pan, Holden a peur, il ne se crée pas un pays imaginaire, il fait comme il peut. Est-ce pour cette raison que les tueurs en série américains apprécient particulièrement ce livre ? Et pour cela que l'adolescent a donné son nom à une chanson de rock ? Un grand débat qui ne pourra pas se résoudre ici, c'est sûr !
Je n'étais déjà plus ado quand j'ai lu The Catcher in the Rye, mais j'ai été frappée et reste encore marquée par la justesse de l'analyse de la peur de grandir dans un monde qui n'a pas l'air de savoir où il va. Et je pense que ceux qui ont été des adolescents sensibles ne pourront pas le nier après cette lecture.

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Y a-t-il un âge pour lire un livre ? Je suis très très très loin de l'adolescence et pourtant j'ai aimé L'attrape-coeurs. Je ne sais pas si c'est inquiétant ou rassurant mais peu importe ...
J'ai trouvé ce livre intemporel et universel, un livre dans lequel tout adolescent peut se reconnaître.
Holden, le narrateur, suit ses impulsions, réagit instantanément à ce qui le blesse ou l'enchante. Il est excessif et spontané, fabulateur et très observateur. Ne sachant pas trop où se situer, il réagit parfois en enfant, qu'il est encore, et en adulte, qu'il va devenir.
J'ai aimé ce livre plein de tendresse, d'humour et de fantaisie, plein de vie.
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Holden Caulfield adolescent paumé, marqué par la mort de son tout jeune frère, n'ayant pour seule attache son adorable petite soeur Phoebé à laquelle il voue un amour fraternel et passionnel, est expulsé de son lycée trois jours avant Noël.
Ne voulant pas affronter la colère de ses parents, Holden fugue et rejoint New York par train où il réserve une chambre dans un hôtel sordide.
S'ensuit des aventures déroutantes, des rencontres hasardeuses, dangereuses, émouvantes, mais aussi quelques retrouvailles décevantes ou bien d'autres touchantes...
« L'attrape-coeurs » est avant tout le récit d'une errance, l'errance d'un adolescent marginal qui ne trouve pas sa place au sein de la société. En plein crise existentielle, blasé par la superficialité des jeunes de son âge, terrorisé par le fait de devenir un jour un adulte, et écoeuré par ce monde hostile et par l'ignominie humaine, Holden se cherche mais se perd dans des questions sans réponses; il finira par se noyer dans un naufrage psychologique...
Dans un style familier, argotique, vulgaire parfois, mais au langage saisissant et poignant, écrit à la première personne du singulier pour mieux nous identifier au personnage, les lecteurs se laissent happer voire secouer par la violence et la noirceur de ses pensées.
Nous devenons témoins du mal-être d'Holden qui se dévoile à coeur ouvert, et éprouvons face à cet adolescent tourmenté, de l'empathie car nous adultes sommes bien conscients que l'adolescence demeure une période charnière de notre vie, délicate et douloureuse et qui parfois conduit certains jeunes à des dérives tragiques !
Ce roman est une révolte et si l'oeuvre de Salinger paraît pour certains légèrement dépassée, les problèmes de l'adolescence contés dans ce récit restent immuables et toujours d'actualité.
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Bien qu'au début gênée et agacée par le langage adolescent de ce grand classique de la littérature américaine des années 50, j'ai fini par être happée par l'errance new-yorkaise de ce jeune homme de bonne famille, qui, renvoyé de son collège avant les vacances de Noël - en cherchant à retarder la confrontation avec ses parents - vit toutes sortes d'expériences, des plus drôles aux plus déprimantes.

Parce que Salinger y décrit formidablement les fluctuations de l'humeur adolescente, on comprend le succès jamais démenti de ce livre. Le héros juge sans pitié les adultes, il est dans l'incapacité de se projeter dans l'avenir, il se sent seul, a des pulsions de mort, et sa quête de sexualité est brimée par un manque de confiance en lui, même s'il a l'audace nécessaire pour quitter l'adolescence.

Un Salinger semblable à son héros - si l'on en croit le portrait qu'en fait Beigbeder dans son livre, Oona & Salinger - dans l'histoire de cette dérive, proche de la folie, qui marque par sa solitude désespérée et touche par sa tendresse et sa nostalgie de l'enfance.
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L'Attrape-coeurs est passionnant. Il raconte trois jours d'errements et de réflexions d'un adolescent de 17 ans, ultrasensible et révolté.

Holden Caufield, à New York, en a plus que marre. Encore renvoyé d'un énième collège, à cause de son absentéisme et de mauvais résultats scolaires, il fugue de la pension du très côté établissement de Pencey. Il ne veut plus rentrer chez lui, ou en tout cas pas tout de suite. Il est très déprimé mais il fait tout pour contacter des connaissances comme pour se remettre à flot. Il aimerait revoir d'anciennes amies car il se pose des questions, entre autres, sur la sexualité et surtout comment conclure.

Mais il n'y a pas que cela. Les imperfections de ses camarades de chambrée, la vieillesse des gens le dépriment (comme le bon professeur Spencer), tout comme l'éloignement de ses frères (Allie et DB) et soeur (l'adorable Phoebé) qu'il adore ou l'alcoolisme de l'intelligent professeur Antolini...

Bref cela ressemble à un récit fourre-tout, mais cela se marie très bien avec le style de langage, familier et vulgaire, de cet anti héros. Un récit brut, sans construction apparente, dont il ressort quelque chose de vrai, de non factice, d'authentique. Un régal.
J'ajouterais que les traits d'humour ne manquent pas (le fameux compagnon de chambrée, Ackley, est vraiment crado) et alternent avec des moments très tendus (il se fait casser la figure plusieurs fois et surtout on n'imagine pas une belle fin).
La grâce de sa petite soeur m'a particulièrement touchée, son innocence va peut-être sauver notre ami à moins que...
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critiques presse (1)
Telerama
27 janvier 2016
Un livre culte pour plusieurs générations de jeunes gens à travers toute la planète.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (468) Voir plus Ajouter une citation
INCIPIT
Si vous voulez vraiment que je vous dise, alors sûrement la première chose que vous allez demander c’est où je suis né, et à quoi ça a ressemblé, ma saloperie d’enfance, et ce que faisaient mes parents avant de m’avoir, et toutes ces conneries à la David Copperfield, mais j’ai pas envie de raconter ça et tout. Primo, ce genre de trucs ça me rase et secundo mes parents ils auraient chacun une attaque, ou même deux chacun, si je me mettais à baratiner sur leur compte quelque chose d’un peu personnel. Pour ça ils sont susceptibles, spécialement mon père. Autrement ils seraient plutôt sympa et tout – d’accord – mais ils sont aussi fichument susceptibles. Et puis je ne vais pas vous défiler ma complète autobiographie. Je veux juste vous raconter ce truc dingue qui m’est arrivé l’année dernière vers la Noël avant que je sois pas mal esquinté et obligé de venir ici pour me retaper. Même à D.B, j’en ai pas dit plus, pourtant c’est mon frère et tout. Il est à Hollywood. C’est pas trop loin de cette foutue baraque et il vient me voir pratiquement chaque dimanche. C’est lui qui va me ramener chez nous quand je sortirai d’ici, peut- être le mois prochain. Maintenant qu’il a une Jaguar. Une de ces petites merveilles anglaises qui font du trois cents à l’heure. Et qui lui a sûrement coûté pas loin de trois briques. Il est plein aux as à présent. Ça le change. Avant, quand il était à la maison, c’était rien qu’un vrai écrivain. Il a écrit des nouvelles, ce bouquin terrible La vie cachée d’un poisson rouge, au cas où vous sauriez pas. L’histoire la meilleure, justement, c’était La vie cachée d’un poisson rouge, il était question d’un petit gosse qui voulait laisser personne regarder son poisson rouge parce qu’il l’avait acheté tout seul, avec ses sous. Ça m’a tué. Maintenant D.B. il est à Hollywood, il se prostitue. S’il y a une chose dont j’ai horreur c’est bien le cinéma. Surtout qu’on m’en parie jamais.
Là où je veux commencer c’est à mon dernier jour avant de quitter Pencey Prep. Pencey Prep est ce collège, à Agerstown, Pennsylvanie, vous devez connaître. En tout cas vous avez sûrement vu les placards publicitaires. Y en a dans un bon millier de magazines et toujours ça montre un type extra sur un pur-sang qui saute une haie. Comme si tout ce qu’on faisait à Pencey c’était de jouer au polo. Moi dans le secteur j’ai même jamais vu un canasson. Et en dessous de l’image du type à cheval y a toujours écrit : « Depuis 1888, nous travaillons à forger de splendides jeunes hommes à l’esprit ouvert. » Tu parles ! Ils forgent pas plus à Pencey que dans n’importe quelle autre école. Et j’y ai jamais connu personne qui soit splendide, l’esprit ouvert et tout. Peut-être deux gars. Et encore. C’est probable qu’ils étaient déjà comme ça en arrivant.
Bon. On est donc le samedi du match de foot contre Saxon Hall. Le match contre Saxon Hall c’était censé être un truc de première importance, le dernier match de l’année et on était aussi censé se suicider, ou quelque chose comme ça, si notre cher collège était battu. Je me souviens que vers trois heures, ce foutu après-midi, j’étais allé me percher en haut de Thomsen Hill, juste à côté du vieux canon pourri qu’avait fait la guerre d’Indépendance et tout.
De là on voyait le terrain en entier et on voyait les deux équipes qui se bagarraient dans tous les sens. On voyait pas fameusement la tribune mais on pouvait entendre les hurlements ; côté Pencey un bruit énorme et terrible puisque, pratiquement, toute l’école y était sauf moi, et côté Saxon Hall rien qu’une rumeur faiblarde et asthmatique, parce que l’équipe visiteuse c’était pas l’habitude qu’elle trimbale avec elle des masses de supporters.
Au foot, les filles étaient plutôt rares. Seulement les Seniors avaient le droit d’en amener. Y a pas à dire, Pencey est une sale boîte. Moi j’aime bien être quelque part où on peut au moins voir de temps en temps deux ou trois filles, même si elles font que se gratter les bras ou se moucher ou juste ricaner bêtement ou quoi. La môme Selma, Selma Thurmer – c’est la fille du directeur –, elle venait souvent aux matchs, mais elle a pas exactement le genre à vous rendre fou de désir. Une brave fille, remarquez. Une fois, dans le bus d’Agerstown, je me suis assis à côté d’elle et on a comme qui dirait engagé la conversation. Je l’aime bien. Elle a un grand nez et les ongles rongés jusqu’au sang et elle se met un de ces foutus soutien-gorge tellement rembourrés qu’on voit plus que ça qui pointe ; mais on aurait plutôt envie de la plaindre. Moi ce qui me bottait c’est qu’elle vous faisait pas tout un plat de son grand homme de père. Probable qu’elle savait qu’en vrai c’était un sacré plouc.
Si je me trouvais en haut de Thomsen Hill, au lieu d’être en bas à regarder le match c’est pour la raison que je venais de rentrer de New York avec l’équipe d’escrime. Le foutu manager de l’équipe d’escrime, ben c’était moi. M’en parlez pas. Le matin on était allés à New York pour la rencontre avec le collège McBurney. Mais y en avait pas eu, de rencontre ; j’avais laissé l’équipement, les fleurets et tout dans le métro. C’était pas totalement ma faute. J’étais toujours debout à regarder le plan pour savoir quand faudrait descendre. Donc on était rentrés à Pencey vers deux heures et demie alors qu’on devait rentrer pour le dîner. Et pendant tout le voyage du retour les autres de l’équipe m’avaient fait la gueule. En un sens, c’était plutôt marrant.
L’autre raison que j’avais de pas être au match c’est que je m’en allais dire au revoir au père Spencer, mon professeur d’histoire. Il avait la grippe et tout, alors je pensais bien qu’on se reverrait pas avant le début des vacances de Noël. Mais il m’avait écrit un petit mot pour me demander de passer chez lui avant de partir. Il savait que je reviendrais pas à Pencey. J’ai oublié de vous dire que j’étais renvoyé. J’étais pas supposé revenir après les vacances de Noël pour la raison que j’avais foiré en quatre matières, et pour le manque d’application et tout. On m’avait souvent averti – en particulier chaque demi-trimestre, quand mes parents venaient voir le père Thurmer – qu’il était grand temps, qu’il fallait que je m’applique, mais j’en tenais pas compte. Alors on m’a flanqué dehors. A Pencey on met très souvent des types à la porte. Pencey a une fichue réputation question études. Sans rire.
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Je me représente tous ces petits mômes qui jouent à je ne sais quoi dans le grand champ de seigle et tout. Des milliers de petits mômes et personne avec eux, je veux dire pas de grandes personnes - rien que moi. Et moi je suis planté au bord d'une saleté de falaise. Ce que j'ai à faire c'est attraper les mômes s'ils s'approchent trop près du bord. Je veux dire, s'ils courent sans regarder où ils vont, moi je rapplique et je les attrape. C'est ce que je ferais toute la journée. Je serais l'attrape-cœurs et tout.
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«La vie est un jeu, mon garçon. La Vie est un jeu qu'on doit jouer selon les règles.»
«Oui, m'sieur. Je le sais. Je le sais bien.»
Un jeu, mes fesses. Quel jeu. Si vous vous mettez du côté où il y a tous les coups intéressants, alors c'est un jeu, d'accord - je veux bien l'admettre. Mais si vous êtes de l'autre côté, celui où il n'y a rien d'intéressant, à quoi rime le jeu ? A rien. Il n'y a pas de jeu.
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What really knocks me out is a book that, when you're all done reading it, you wish the author that wrote it was a terrific friend of yours and you could call him up on the phone whenever you felt like it. That doesn't happen much, though

Ce qui met vraiment KO c'est un bouquin qui une fois fini, tu aimerais trop que l'auteur soit un super copain à toi et que tu puisses l'appeler au téléphone quand tu en as envie. Certes ça n'arrive pas souvent ( Traduction mot à mot )
ou
Mon rêve, c'est un livre qu'on arrive pas à lâcher et quand on l'a fini on voudrait que l'auteur soit un copain, un super copain et on lui téléphonerait chaque fois qu'on en aurait envie. Mais ça n'arrive pas souvent ( Traduction d'Annie Saumont)
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« Mon rêve, c’est un livre qu’on arrive pas à lâcher et quand on l’a fini on voudrait que l’auteur soit un copain, un super-copain et on lui téléphonerait chaque fois qu’on en aurait envie. »
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J.D.SALINGER / L'ATTRAPE-COEURS / LA P'TITE LIBRAIRIE
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The Heart-catcher
The Catcher in the Rye

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