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Critiques de Helen Garner (5)
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La chambre d'amie

Comment vivre en se sachant condamné ? Comment trouver la force de continuer un bout de chemin malgré tout ? Les religions, les médecines parallèles (sincères ou fantaisistes de charlatans) peuvent aider - "béquilles" qu'on ne peut pas juger tant qu'on n'est pas concerné, me semble-t-il.



Nicola, soixante-cinq ans, se bat contre son cancer, même si les médecins sont désormais très pessimistes. Elle garde espoir grâce aux traitements alternatifs, profitant d'une "cure" pour passer quelques jours chez sa meilleure amie Helen, très dubitative quant à elle sur le sérieux et l'efficacité de ces remèdes... La cohabitation s'avère difficile, éreintante pour les deux femmes, qui passent du découragement à l'espoir, partageant alternativement des moments d'incompréhension mutuelle et de complicité...



Ce témoignage est sans concession, cru, très dur si on a vécu le cancer de près ou de loin - et même si on n'y a pas encore été confronté, je présume. Tout est franc, direct, sonne très juste : l'abattement, la colère, le désespoir, l'extrême fatigue, les tentatives pour se maîtriser devant l'amie malade qui se dupe ou fait bonne figure et demande l'impossible à ses proches (= la préparer à la mort et/ou lui assurer que la guérison reste possible ?)...



A lire, si vous en êtes capable, en morcelant beaucoup pour reprendre des forces.
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La chambre d'amie

Nicola, belle et extravagante femme de soixante ans, est atteinte d'un cancer dont l'issue est irrémédiable...

Elle débarque chez son amie Helen, cartésienne, les pieds sur terre, raisonnable. 3 semaines.

3 semaines de soins surréalistes qui vont éprouver les deux amies : Nicola qui refuse de voir qu'elle va mourir et Helen va devoir supporter la douleur, les traitements, les nuits sans sommeil...

Une amitié qui va être mise à rude épreuve...



Ce roman m'a chamboulé ! Un roman qui traite de ce que peuvent endurer les amis, la famille, les proches des malades...

La douleur, la fin qui approche, les soins, les choix, les mots, les sentiments qui se bousculent : la peur, la colère, la tendresse, l'amour...

Que dire, que faire, comment réagir, quels mots... toutes ces questions que chacun traitent à sa façon...

Un très beau roman plein d'amour et de tendresse, car au fond, le plus important c'est d'être présent...
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La chambre d'amie

Nicola est une séduisante sexagénaire originaire de Sydney. Elle débarque à Melbourne chez son amie Helen qui est disposée à l'accueillir pendant trois semaines. Un banal séjour touristique me direz-vous? Il n'en est rien car Nicola est en phase terminale d'un cancer. Elle vient donc en "pèlerinage" afin de faire une cure de la dernière chance dans une clinique qui lui promet guérison. C'est donc une malade très motivée qui se rend quotidiennement à ses séances curatives afin d'évacuer les toxines et de "faire la peau à ce satané cancer". Mais on sent qu'Helen est bien plus réaliste sur la situation : que la clinique parait louche, que les praticiens semblent être des charlatans qui profitent du désespoir de malades condamnés pour engranger un bon pactole et donner de grands espoirs de renouveau.



L'histoire prend un ton très grave au fil du récit lorsque Nicola devient de plus en plus obstinée et qu'elle garde des œillères malgré les pratiques de plus en plus douteuses dont elle fait l'objet : injections de vitamine C, bains de café...

Helen plus lucide se fatigue, presque autant que la malade, à remuer ciel et terre pour mettre à jour les faiseurs de rêve, pour gérer les tracas quotidiens (linge à changer, trajets à effectuer : une occupation de garde-malade à plein temps). Et on a le cœur gros lorsqu'on voit ce que les deux dames endurent : on se rend compte que chacune à sa manière tente de lutter et de mener à bien son destin. C'est difficile de voir qu'au cours des trois semaines toute l'énergie sera mise à rude épreuve et c'est donc très déroutant de voir le parcours de ces deux amies quelque part voué à l'échec. Pourtant Nicola est touchante de courage, fière et altière, toujours arborant un sourire pour cacher douleur et souffrance. Quant à Helen, pudique et pleine d'attentions, elle tente de rendre les jours plus faciles, elle tente de garder la barre haute, de masquer tout le désarroi derrière un entrain inflexible.



J'en ai eu la boule à l'estomac de lire ce livre et ai réfréné quelques boules de chagrin qui affluaient à la gorge. Bien que n'ayant jamais côtoyé le cancer de très près, j'ai été touchée par ces deux destins de femmes qui se jouent en trois semaines. Car le compte à rebours a commencé, car on sent que le cancer tous les jours prend du terrain. Et plus on se familiarise à l'environnement hospitalier aux pratiques louches plus on se dit que la forte Nicola fonce dans le mur et qu'il faut au plus vite la détourner de ces rapaces qui la dépouillent (sous et énergie en prennent un coup).

Au gré des semaines, on passe par différents sentiments : le découragement, la révolte, la tristesse, l'empathie... car on se rend compte que la maladie n'épargne personne. Si Nicola est la proie d'un système bien établi, Helen est elle aussi prise dans la tourmente, obnubilée à l'idée de sauver son amie.

Terrible témoignage qui ne peut laisser insensible, d'autant qu'on apprend que le livre est titré d'une histoire vraie. Je le referme ébranlée et me dis qu'il était nécessaire dans la production éditoriale pour montrer les ravages de la maladie non seulement sur le corps mais faussant également toute relation humaine.
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Monkey grip

Il y a quelque chose de véridique dans le style de Garner. Je ne pourrais pas en dire beaucoup plus, mais ça me touche énormément.
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Monkey grip

Tout d'abord, que veut dire "monkey grip"? La quatrième de couverture nous indique que cela désigne "l'accoutumance, l'impossibilité de rompre" et c'est bel et bien de cela qu'il s'agit puisque la narratrice, Nora, s'est entichée de Javo, un acteur junkie. Pour situer l'histoire, nous sommes à Melbourne en plein dans les années 70 qui apparaissent comme une période où règne le peace attitude. Car les deux personnages vivent plus en moins ensemble mais aussi avec d'autres gens dans une maison très ouverte où cohabitent enfants, étudiants, musiciens et même drogués. Aussi incroyable que cela puisse paraître, la notion de maison se conçoit avec les amis dans une intimité troublante où chacun va et vient à sa guise. J'ai d'abord été très surprise de voir tous ces prénoms défilant comme s'ils étaient familiers sans qu'une stabilité ne s'instaure. Nora a une fille, Gracie, mais elle a aussi des amis à qui elle consacre le plus clair de son temps en dehors de son travail de professeur.

Javo quant à lui est un acteur accro à la drogue dont les sautes d'humeur, les tergiversations et autres magouilles peuvent en éloigner plus d'un. Ce n'est pas le cas de Nora qui s'accroche à cet homme au regard bleu azur. Son espoir est de faire durer cette histoire qui pourtant n'était pas partie pour durer. Comment se fait-il que ces deux-là se cherchent? Se peut-il qu'ils trouvent, dans la réunion de leurs deux solitudes, une réponse à leur existence dénuée d'amour? Là où Nora se cramponne à l'image de Javo, lui est quant à lui fusionnel à la drague et c'est une partie de "suis-moi, je te fuirai, fuis-moi, je te suivrai" qui commence. Au fil de la narration, se développent des sentiments très forts mais aussi des rancœurs, des jalousies, des déclarations d'amour mais aussi des preuves qu'il existe.



J'ai retrouvé avec plaisir la plume très addictive d'Helen Garner. Là où les deux protagonistes sont campés dans leurs addictions respectives, moi j'ai été captivée par ce huis-clos où les personnages défilent mais où seuls deux nous tiennent en haleine. Certes ils ne gravissent pas l'Himalaya, certes leur vie pourrait être la vôtre ou la mienne mais c'est dans cette simplicité de la trame (qui n'a pas connu d'idées fixes?) qu'on se retrouve avec un page-turner, en empathie avec l'un puis avec l'autre. Melbourne nous parait proche, ce toit où tout le monde défile, squatte puis continue son petit bonhomme de chemin, nous laisse entrevoir un panorama d'une jeunesse qui se cherche. Quel plus bel idéal que celui de vivre heureux et en harmonie avec ses semblables? Eux en font l'expérience et développent des liens forts, des amitiés durables, des relations qui de prime abord auraient semblé improbables. Cela devrait en inspirer quelques uns !



Voilà un livre où euphorie et spleen se disputent la vedette. Et c'est on ne peut plus réussi !



En tout cas, petit aparté, ce livre a été adapté au cinéma en 1982. Je serais ravie d'en voir l'adaptation !
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