Luke decided right then that he would never understand the thinking processes of rich people with overdeveloped senses of entitlement.
"Don't worry about Claire and her snooping. I've got this situation under control," Luke said.
Situation? She assumed that was his new pet name for her. Interesting how he couldn't use his arm and was six seconds away from passing out but still thought he was in charge. Only the Y chromosome could result in that kind of bent logic.
Les faits et les émotions impliquées dans les cas de personnes disparues lui rappelaient trop la vie qui avait failli le tuer des années plus tôt. Il entendait encore les sirènes, se rappelait les questions des inspecteurs. Toute cette confusion. Et la trahison.
Kayla… le seul fait d’évoquer son prénom fit affluer tout un flot de souvenirs. La douceur de sa peau. Les baisers. Elle était remarquable dans ce domaine. Et elle semblait le désirer autant qu’il la désirait, ce qui allait être un problème, parce qu’il avait besoin qu’au moins l’un d’entre eux fasse preuve de bon sens et prenne ses distances.
Il adorait son enthousiasme, et qu’elle sache ce qu’elle voulait, et que le « ce » soit lui, mais les bagages émotionnels entassés entre eux ne seraient pas faciles à décharger. Il détestait l’admettre, mais peut-être Garrett avait-il eu raison en suggérant qu’il essaie d’abord la tactique de l’honnêteté.
Elle qui croyait avoir été discrète ! Elle avait sollicité quelques faveurs et demandé à des amis de creuser sans faire de vagues. En stipulant clairement que personne ne devait laisser de traces ou prendre des risques inutiles. Soit quelqu’un avait merdé, soit… elle préférait ne pas penser à cette autre possibilité.
Elle s’efforça de se concentrer, repoussant la peur et la confusion alors que les rouages de son cerveau s’enclenchaient.
Il était question de baise. Pure et simple. Rien de plus. Il ne recherchait pas le danger, pas plus qu’il n’avait de faible pour les femmes mystérieuses. Il y avait un certain temps qu’il n’avait plus été avec une femme, et son attirance pour Kayla avait été immédiate. Il ne s’agissait que de deux personnes qui cherchaient une délivrance dont ils avaient grand besoin en s’oubliant dans la chaleur et le corps de l’autre.
Parfois, il faut lâcher prise et disparaître avant de pouvoir se remettre de son passé, débuta-t-elle lentement, une pause entre chaque mot, avant que le rythme ne s’accélère. Je m’y efforce depuis des années, et le problème, c’est que je conserve toujours ce frêle lien avec qui j’étais. Le briser est peut-être l’unique solution si je veux reprendre une vie normale, sans tout ça.
Entre les menaces et les commentaires énigmatiques rôdait quelque chose d’autre. Du badinage. Un semblant de flirt qui la stimulait. Qu’elle trouve ça sexy lui donnait à penser qu’elle devait retourner chez le psy !
Il existait probablement un livre ou deux, ou même un millier, à propos des femmes attirées par des hommes qui ne leur convenaient pas. Et même pas du tout.
— Je suis capable de parler aux femmes, tu sais.
Même s’il fallait bien reconnaître que ses aptitudes au flirt étaient un peu rouillées. C’était ce qui se passait quand un type décidait qu’il était plus facile de ne pas fréquenter de femme que d’essayer de lui servir de fausses informations sur son boulot, son existence et, en gros, tout ce qui le concernait.
Il n’avait jamais cru en l’adage : Gardez vos amis près de vous et vos ennemis plus près encore. Selon lui, il était plus logique de se limiter à quelques amis soigneusement choisis et de maintenir une arme pointée sur ses ennemis. Il avait survécu à trente-quatre ans de vie éprouvante avec ce mantra, et il n’allait certainement pas l’abandonner aujourd’hui.