Tous ces événements ont eu lieu quelques années plus tard. Sans le chêne je n'aurais pas pu commencer à écrire, par conséquent aucun de ces événements n'aurait eu lieu. Les enchaînements destinaux nous restent cachés toujours pendant quarante ans au moins. Quarante ans, la durée d'un aveuglement humain vital. Tout ce qui a été décisif dans l'histoire d'un individu ou d'un peuple ne montre son visage qu'après quarante ans de secret. Ce que je dois à ce chêne, s'il avait été foudroyé, déraciné, équarri, par la Grande Tempête qui a tué neuf centenaires pins du jardin en l'an 2000, et les cèdres de Montaigne, je l'aurai cruellement reconnu, mais je m'arrête. Le chêne continu.