Elle tenait dans sa main droite un éventail qu’elle ne lâchait jamais, même lorsque, l’hiver venu, les autres femmes le rangeaient au garde-meuble. Plus qu’un accessoire de beauté, c’était le délicat prolongement de sa main. Il soulignait tous ses gestes : parfois elle tapotait avec dans un geste d’impatience, ou le glissait dans sa main gauche, caressant sa joue pour minauder. Elle rythmait également ses paroles par un simple claquement des doigts qui ouvrait ou refermait l’éventail. Et lorsqu’elle en utilisait un en plume, c’était pour dissimuler les mots doux qu’elle faisait passer à ses complices ou à ses amants.
Où un complot s'ourdit