LA PLUIE DESSINE DES OMBRAGES…
La pluie dessine des ombrages, tu vois le lac se dénouer,
la saison a comblé le vide, parmi les ondes,
les années s’émiettent, devant toi, chaque trace
que tu croyais transparente s’embrouille
et se dissipe dans le présent.
Les feuilles s’arrachent à l’infini, aveugles de l’intérieur,
et alors qu’il ne reste plus un bruissement dans le décor,
une histoire glisse au fond des eaux,
pareille à une gare où il n’y aurait que des départs.
Où vas-tu, effrayée d’être avec ta vie qui se retourne, seule
avec des bagages éreintés, une vie
qui s’effrite, un dernier voyage au bout de l’absence ?
Du haut des falaises, tu imagines un chemin qui pointe
vers l’aube certaine, la figure enfin épuisée de la douleur.