Là où nous sommes seulement sensibles à une quiétude que l’on devine suspecte, Angélique Mukabutera, elle, voit (ou revoit) les parcelles, les fosses communes et les chemins du calvaire vers la Nyabarongo. À travers sa géographie se dévoilent les couches successives d’un palimpseste temporel : la vie « d’avant », peuplée de voisins, d’amis, de familiers, et le temps du génocide quand la rivière engloutit les cadavres, quand les fosses septiques deviennent des fosses communes et les champs des tombeaux à ciel ouvert.