Dès que le voyant lumineux s’est éteint, les voyageurs ont commencé à se lever et à rassembler leurs affaires avec une impatience à peine contenue. On aurait cru qu’on venait de leur voler un temps précieux et qu’ils se bousculaient à présent pour être sûrs de débarquer avant les autres. J’observais le spectacle depuis mon siège. C’était comme un troupeau de bêtes en fuite. Mais que fuyaient-elles ? Les sièges trop étroits ? La peur de l’avion ? Leur propre vie ? Avais-je été ainsi, moi aussi ? Quelqu’un qui considérait le temps comme un jeu, avec des gagnants et des perdants ? Je savais que la réponse était oui. J’avais été ainsi. Mais plus maintenant. L’enjeu du temps, pour moi désormais, était de ne pas gaspiller le peu qui m’en restait. (Page 202)