La dernière éruption du vieux dieu remontait à 1706. Pour Hokusaï enfant, ce n'était donc pas tout à fait encore un monde de légende, mais une présence active, inquiétante. Ce monde sauvage, cette échelle du ciel était un repère familier, une étape visuelle et sensible. Dans le monde toujours médiéval de Edo, nulle sensibilité n'accédait encore à l'impérieuse nostalgie des grands espaces.Il eût été bien improbable alors que Hokusaï donnât du Fuji une vision romantique. Il fit davantage et moins. Il le manifesta. Il fit courir, rire, travailler, méditer les hommes à son pied. N'était-il pas, lui, immuable et constant dans le monde de la vie flottante ?