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Citation de mimo26


Aussi Fauchette était-elle là, qui marchait, vive et inquiète, dans l’obscure clarté de la lune, quand, soudain, sa course fut interrompue par l’apparition de deux brigands, qui semblaient sortis de nulle part.

Saisie de terreur, la jeune femme ne trouva point le souffle pour crier et ne pensa qu’à une seule chose : protéger le collier de Madame, qu’elle serra au creux de ses paumes !

L’attrapant par l’épaule d’une main et lui bâillonnant la bouche de l’autre, l’un des deux aigrefins l’obligea à reculer jusque dans une petite allée qui menait au jardin du palais du Luxembourg.

Ce jardin, parsemé jadis de si belles plantations, était désormais en grande partie à l’abandon. La nature, plus rebelle que l’homme encore, y avait repris ses droits et, en dehors des quelques amoureux qui venaient s’enlacer sur la promenade des Soupirs, on ne trouvait là que bandits et malandrins, de ce genre d’hommes auquel, justement, appartenaient les deux agresseurs de notre épeurée Fauchette.

— Qu’est-ce que c’est que tu caches là entre tes mains, mon hirondelle ? fit le premier, en essayant de lui faire ouvrir les doigts.

Fauchette résista si fort et se démena si fougueusement qu’elle finit par tomber à la renverse au milieu des bosquets.

Aussitôt, les deux gredins hilares se jetèrent sur leur proie et la maintinrent au sol, alors que dans leurs yeux brillait une lueur qui ne laissait guère présager la moindre issue heureuse à cette aventure. Pendant que l’un lui agrippait les épaules, l’autre vint se poser à califourchon sur ses fines jambes et, comme Fauchette se débattait, il la gifla, sans se départir d’un libidineux sourire.

La femme de chambre ferma les poings plus fort encore, et dans son esprit s’élabora une atroce résignation : qu’on lui vole sa candeur, s’il le fallait, mais le collier de Madame, elle ne le céderait pour rien au monde, dût-elle en mourir !

— Allez, laisse-toi faire, la soubrette ! Merde alors, mais c’est qu’elle a une belle place d’armes ! s’écria son tortionnaire, qui s’était mis à pétrir des deux mains la généreuse poitrine de Fauchette.

— Parbleu, mais c’est bien vrai, ça, la petite coureuse ! renchérit l’autre en constatant la chose par lui-même. Et sa mouniche ? Tu crois qu’elle est comment, sa mouniche ? Mets-y la main sous la robe pour voir un peu !

— Arrêtez ! Laissez-moi ! supplia la jeune femme, qui bataillait encore, incapable de repousser les assauts de la vile canaille.

Et alors, malgré elle, elle laissa tomber le collier en or émaillé de Madame. L’homme qui dominait la pauvre enfant glissa le bijou dans sa chemise. Loin de se contenter de cette prise substantielle, il était en train d’arracher les chausses de Fauchette, la main glissée sous son jupon quand, soudain, un grognement sourd retentit derrière lui, qui résonna à travers tous les jardins, jusqu’au palais du Luxembourg lui-même.
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