Citations de Henri Regnault (12)
Le musée de Naples n'est pas riche en peintures. Je n'y ai remarqué que deux ou trois toiles de Titien et de Ribeira. Mais en revanche il possède quelques bronzes merveilleux, dont je ne connais d'équivalents dans aucun musée. Les peintures de Pompéi réunies dans deux ou trois salles sont très-intéressantes, mais je n'ai pas encore eu le temps de les étudier avec assez de recueillement.
Mercredi, nous avons passé la journée à Sorrente. C'est le paradis terrestre!
Il y a là des hommes, des femmes, et surtout des enfants magnifiques. Nous allons nous y installer pour quelque temps, et là, je compte travailler, me livrer au croquis et à l'aquarelle avec une ardeur digne des merveilles que j'aurai sous les yeux.
Si le spiritisme contient en lui-même de merveilleux moyens de bonheur, il renferme également de graves dangers ; c’est une arme à double tranchant qu’il convient de savoir manier quand on veut se livrer aux recherches expérimentales et quand on désire développer sa médiumnité.
C’est une erreur de croire que seules les femmes peuvent être médiums. Hommes et femmes ont, en puissance, de la médiumnité, il faut prendre les conseils d’un spirite sérieux ; il convient de faire, au préalable, les études nécessaires. On ne doit jamais considérer l’imposition des mains sur un guéridon comme un amusement, une distraction. Il m’est souvent arrivé de me trouver dans un milieu où l’on ne s’était pas encore occupé de psychisme ni de spiritisme ; parfois l’on me disait :
- Ah, vous êtes spirite. Moi aussi, j’ai fait un peu de ces choses-là ; je me suis amusé avec des amis à faire tourner les tables.
Chaque fois que j’ai entendu de telles déclarations, j’ai frémi à la pensée des dangers courus par mon interlocuteur.
Il existe en chacun des rudiments de médiumnité, des facultés en germe qui peuvent se développer par l’exercice. Pour le plus grand nombre, un long et persévérant travail est nécessaire. Chez certains, ces facultés apparaissent dès l’enfance et atteignent sans efforts, avec les années, un haut degré de perfection. Dans ce cas, elles sont le résultat des acquis antérieurs, le fruit des travaux accomplis sur la terre ou dans l’espace, fruit que nous apportons en renaissant.
Avant d’expérimenter, il faut bien savoir que l’Au-delà ne contient pas seulement des forces supérieures ; il y a aussi de l’autre côté du voile, comme dans notre humanité, des êtres qui n’ont pas encore évolué, qui sont restés à l’état primitif.
Les principales qualités nécessaires pour être expérimentateur sont multiples. S’il fallait absolument les réunir toutes, il n’y aurait sans doute pas un seul être humain capable de faire des expériences spirites. Par suite de son action et de son inlassable propagande, Léon Denis méritait de recevoir les encouragements de l’Au-delà ; il a cependant dû attendre longtemps des preuves expérimentales personnelles.
En étudiant l’oeuvre de Léon Denis sous le rapport spécial de l’expérimentation, j’ai pu constater, avec grande satisfaction, qu’il avait eu, parfois, des séances nulles. Il faut toujours se méfier des médiums qui, constamment et sans arrêt, donnent des manifestations d’esprits. Certains sont excessivement honnêtes, très sincères, très sérieux, mais, sans s’en rendre compte, et de la plus entière bonne foi, ils peuvent être parfois en communication non pas avec l’Au-delà, mais avec leur subconscient ; ils peuvent également être parfois le reflet d’une auto-suggestion
Léon Denis a été aussi magnétiseur. Au cours de ses expériences, il lui est arrivé, parfois, d’endormir, lui-même, le médium ; d’autre fois, au contraire, celui-ci était mis en transe par la magnétisation des esprits.
En 1867, Léon Denis fit la connaissance d’Allan Kardec. Ce dernier vint faire une conférence à Tours. Celle-ci, d’ailleurs, ne put avoir lieu dans la salle publique où elle était annoncée et il fallut la réaliser, presque à l’improviste, dans la Spirito-Villa. On avait posté des jeunes gens à la porte de la salle où devait avoir lieu la soirée, et on disait aux personnes qui se présentaient : « Allez à la Spirito-Villa ». Ce retour en arrière nous permet de nous rendrent compte combien nous sommes favorisés, nous qui pouvons, aujourd’hui, annoncer publiquement nos réunions spirites.
Au Congrès Spirite International de 1925, qui obtint dans la presse un tel succès, Léon Denis présenta un très intéressant rapport sur le travail spirite fait à Tours, ville dans laquelle il a passé presque toute sa vie. J’aurais pu me contenter de commenter ce rapport, très complet par lui-même, mais j’ai préféré m’en servir simplement comme base.
Mais pour tous ceux que je voudrais amener à lire l’oeuvre totale de Léon Denis, pour ceux qui n’ont pas encore fait connaissance avec la magie de son style, pour ceux qui, ayant lu un ou plusieurs de ses livres, n’ont pas lu tous ces livres, il était peut-être utile de poser les questions relatives à l’expérimentation personnelle de Léon Denis, il était peut-être nécessaire d’essayer de les résoudre.
Léon Denis a appris à ses lecteurs ce qu’est le spiritisme, quelles sont les preuves réelles sur lesquelles il s’appuie, comment il est pour les humains un excellent moyen de consolation, et quelles ont ses conséquences sociales.