« Le comte de Gabalis » paru en 1670 eut un très grand succès, son auteur d’abord anonyme se révéla être Henri de Montfaucon, abbé de Villars. L’ouvrage sous prétexte de plusieurs entretiens entre un philosophe hermétique et le narrateur parait révéler le secret des êtres élémentaires que le médecin et philosophe Paracelse avait remis à l’honneur par ses écrits. Farce subtile ou révélations véridiques, le doute n’a cessé d’alimenter bien des commentaires dont les plus érudits sont ceux de Didier Khan qui présente ici l’ouvrage.
La mort violente de l’abbé Villars rattrapé sur la route de Lyon en 1673 par une vieille vendetta familiale a rajouté encore au caractère sulfureux de l’ouvrage.
Erudit, critique, cynique parfois drôle, "Le comte de Gabalis" reste une belle curiosité littéraire et fait un peu penser au "Pendule de Foucault" d’Umberto Ecco dont il fut le précurseur d’intention.
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Lisant il y a quelque temps ''Le comte de Gabalis'', curieux livre à teneur ésotérique responsable de l'immortalité du nom de cet auteur, on y notait dans la préface que l'on connaissait également de lui un curieux roman intitulé ''Geomyler''. Intrigué et ayant gardé ce détail en mémoire, j'ai constaté dernièrement qu'une version numérisée traîne tout bonnement à la portée de tout lecteur téméraire.
C'est donc une histoire fort confuse au rythme frénétique se déroulant dans le monde arabe antique et regorgeant à outrance de princesses idéales, de conquêtes de royaumes, d'usurpations d'identités, de travestissements, de ruses et du Prophète sait quoi encore. Le Geomyler est le personnage central, une sorte de prince inconnu et favorisé de la destinée doublé d'un Dom Juan lubrique qui baigne dans ce fouillis d'intrigues à l'épreuve de toute cognition. Toutefois, le lecteur en mode quantique qui ne s'occupe pas à tout moment de savoir qui est qui et qui fait quoi pourra passer rapidement au travers en récoltant quelques menus agréments. Celui qui s'échinerait à dénouer ce fatras en y mettant le temps nécessaire obtiendra une récompense inexistante. Je suis en total accord avec le signataire de la préface mentionnée plus haut : c'est un curieux roman.
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