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Citation de enkidu_


L’Homme Parfait (anthropos teleios) réfléchit comme un miroir non seulement les puissances de la nature, mais les puissances divines. Ce miroir (speculum) est le lieu de la théosophie « spéculative ». On a, à juste titre, évoqué à ce propos l’anthropos genikos, l’homme générique de Philon (l’homme céleste comme summun genus, l’homme terrestre comme summa species.)

Gîlî professe le théomonisme d’Ibn ‘Arabî (wahdat al-wojûd). L’Essence unique à laquelle se rapportent les Noms et Attributs présente deux faces : l’Être pur qui est l’Être divin (Haqq) et l’être conjoint au non-être qui est le monde des êtres créaturels (khalq). La pure Essence ne se revêt d’attributs qu’au cours de ses théophanies. De ce point de vue, il y a une différenciation entre l’Essence et les Attributs ; cependant les deux finalement sont un, comme l’eau et la glace. Le monde phénoménal est ici le monde théophanique ; aussi n’est-il nullement une illusion ; il existe vraiment, puisqu’il est précisément la théophanie, l’autre soi de l’absolu.

De ce point de vue, il n’y a pas de différence réelle entre l’Essence et les Attributs : l’être est identique avec la pensée. En accord avec Ibn ‘Arabî, Gîlî peut écrire : « Nous sommes nous-mêmes les Attributs par lesquels nous décrivons Dieu. » (Dans leurs hadîth, les Imâms du shî’isme déclarent : « Nous sommes les Noms, les Attributs… », donnant ainsi son fondement imâmique à la théosophie spéculative.)

L’Homme Parfait est la pensée cosmique, le microcosme dans lequel tous les Attributs sont réunis : c’est en lui que l’Absolu devient conscient de soi-même. (pp. 422-423)
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