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Citation de enkidu_


Du côté des possibles, il y a discontinuité pure ; il y a récurrence non pas du même, mais du semblable. La continuité est du côté des Noms divins et des heccéités éternelles (a’yân thâbita). Du côté des phénomènes (mazâhir), il n’y a que des connexions sans cause, aucun n’étant cause de l’autre. La causalité est toute entière dans les Noms divins, dans le renouvellement incessant, d’instant en instant, de leurs épiphanies. Ainsi l’identité d’un être ne tient pas à quelque continuité empirique de sa personne ; elle est toute entière du côté de cette activité épiphanique, de son heccéité éternelle. Du côté du manifesté, il n’y a que du semblable, d’instant en instant.

Dès maintenant, on entrevoit le sens technique que prendra dans la théosophie d’Ibn ‘Arabî le mot fanâ’ (annihilation), d’un usage si courant dans le soufisme. Il ne désignera pas la destruction des attributs qui qualifient la personne du soufi, ni son transfert dans une station mystique abolissant son individualité pour la confondre avec le soi-disant « universel » ou avec la pure Essence inaccessible. Le mot fanâ’ sera le « chiffre » (ramz) symbolisant cette disparition des formes advenantes d’instant en instant, et leur surexistence (baqâ’) en la substance unique qui se pluralise en ses épiphanies. En ce sens, fanâ’ n’est pas contradictoire avec une activité de la créature, ou, plus exactement, c’est un aspect de cette activité, l’autre en étant sa persistance (baqâ’) dans l’Être Divin. (p. 216)
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