L’air et l’exercice que prend le promeneur en plein air donnent à son palais une intensité différente, et il a très envie d’un fruit qu’un individu sédentaire trouverait âcre et acide. Ces fruits doivent être mangés dans les champs, lorsque l’exercice vous a stimulé le système, que le froid glacial vous pince les doigts, que le vent soufle avec fracas dans les ramures dénudées ou fait frissonner les quelques feuilles qui restent encore, et qu’on entend le geai pousser ses cris alentour. Ce qui paraît acide à la maison est rendu doux par une marche vivifiante. Il faudrait étiqueter ainsi certaines de ces pommes : « à consommer dans le vent. »
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citation débusquée sur l'excellent site "le mot et le reste"