Arthur Ashmore était un gentleman anglais au teint frais et au cou épais, mais enfin, il ne constituait pas un sujet ; il aurait pu être fermier, ou bien banquier : on aurait eu du mal à lui prêter un caractère en faisant son portrait. Son épouse ne compensait pas ce déficit (…) ; elle donnait l’impression d’être fraîchement vernie (Lyon n’aurait su dire si cela provenait de son teint ou de ses vêtements), de sorte qu’à la voir on songeait qu’elle aurait dû poser dans un cadre doré, invitant à se référer à un catalogue ou à une liste de prix. C’était comme si elle était déjà un portrait plutôt mauvais mais coûteux, barbouillé par une main éminente, et Lyon n’avait aucune envie de copier cette œuvre. (p.14-15.)