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Muriel Zagha (Traducteur)
EAN : 9782070319879
128 pages
Gallimard (05/01/2006)
3.64/5   110 notes
Résumé :
Un séduisant colonel de l'armée des Indes, jaloux de sa femme ; une jeune fille dont le destin se joue dans la société close d'un paquebot ; un fils de pasteur découvrant la vie passée de sa mère ; un prince italien amoureux d'une jeune et riche américaine...

Tels sont les personnages autour desquels Henry James va, dans ce recueil, resserrer les mailles de son filet romanesque, avec la cruauté qu'on lui connaît.

Le Menteur
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
3,64

sur 110 notes
A l'occasion d'un dîner, Oliver Lyon, peintre reconnu, fait la connaissance du Colonel Capadose. Il se trouve que ce dernier est marié à une femme dont Lyon fut autrefois très épris. le Colonel Capadose est un homme en tous points remarquable, si ce n'est qu'il a une fâcheuse tendance à mentir. Il ment sur tout, tout le temps, raconte des histoires improbables. Lyon ne peut admettre que la femme qu'il place sur un piédestal, la parant de toutes les vertus, tout particulièrement celle de l'honnêteté la plus pure, tolère ce défaut. Il va donc s'atteler à dénoncer la vraie nature de Capadose.

"Le menteur" permet de retrouver tout le talent de nouvelliste d'Henry James. L'écriture est agréable et sert une intrigue bien troussée. L'auteur sait installer un suspense qui tient le lecteur en haleine malgré un dénouement un peu abrupt. J'avoue préférer les nouvelles à chute et "le menteur" n'a pas vraiment de chute. Mais ce petit bémol n'amoindrit pas le plaisir de lecture.

La peinture psychologique est fine, subtile, les personnages parfaitement brossés. le propos est acerbe et réjouissant. Afin de dénoncer un affabulateur, Lyon va lui-même devenir un menteur patenté et un odieux manipulateur. Si Capadose, mythomane compulsif, fait sourire et attire presque la sympathie par la fantaisie et l'innocence de ses mensonges, Lyon se révèle, au fur et à mesure du récit, assez détestable. Dans son cas, les mensonges sont intéressés. Qu'un personnage si moralisateur au début, cherchant à dénoncer le mensonge use pour cela lui-même de sournoises tromperies est assez savoureux.

En bref, un très bon moment de lecture que je conseille vivement.

Challenge Petits plaisirs 2016 - 33
Challenge XIXème siècle 2016 - 10
Challenge Multi-défis 2016 - 37 (un livre qui cible l'un des 7 péchés capitaux)
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Première incursion dans l'univers romanesque d'Henry James.

Un jeune peintre retrouve un amour déçu au cours d'un dîner dans un manoir hanté (mais ne le sont-ils pas tous ?) de la campagne anglaise. L'artiste découvre un terrible secret concernant le mari de la jeune femme. Dès lors il se met à nourrir des espoirs de reconquête, ou à tout le moins des aveux de regrets, et soumet le couple à une épreuve, qui se révèlera destructrice, à plus d'un titre.

Tout y est : décors du XIXème siècle, écriture soignée, dialogues travaillés, alternance d'espoirs et de déception pour le peintre, ... Jusqu'au bout, de l'homme ou de la femme, on ne saura juger lequel est le plus diabolique. Ou peut-être est-ce le peintre qui est le plus à blâmer ? Une excellente introduction, je pense, au plus européen des écrivains américains, dont je lirai certainement d'autres oeuvres.
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Une nouvelle incursion dans le monde d'Henry James avec cette nouvelle ambigüe, plus subtile qu'il n'y parait en première lecture, une sorte de marque de fabrique de l'auteur me semble-t-il.

Un peintre célèbre, Oliver Lyon, invité dans un manoir pour y faire le portrait de l'hôte de ces lieux, retrouve, dans une soirée donnée par ce dernier, Everina, une femme qu'il a beaucoup aimé et avec laquelle il a rompu.
Everina est mariée au Colonel Capadose, un fabulateur incorrigible, un mythomane pour qui le mensonge est une sorte de besoin pathologique, une manière puérile d'inventer les faits. Lyon s'imagine qu'il est impossible qu'Everina soit dupe des mensonges de son mari, et voit là une opportunité de la reconquérir. Il propose au Colonel de faire son portrait, bien décidé à traduire dans celui-ci la fausseté du personnage, et la faire saisir à celle qu'il aime toujours.
Mais la suite des événements montrera qu'il s'est trompé, qu'après un moment de stupeur de Capadose et de son épouse à la vue du tableau achevé, le piège qu'il avait tendu se retournera contre lui.

En définitive, qui est ou qui sont le(s)menteur(s)? le Colonel qui ment comme il respire, mais dont les mensonges sont futiles et sans conséquences, sa femme qui joue la même partition, ou le peintre qui leur tend un piège? Qui est authentique ou fait illusion?
Derrière cela, j'y ai perçu cette question qui me semble récurrente chez James, et que l'on retrouve aussi chez Proust, celle de savoir si on peut appréhender la vérité des êtres derrière les apparences
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Je continue ma découverte des classiques étrangers par un américain qui a fini anglais, cette fois, et avec une courte nouvelle en forme de constat : un menteur reste un menteur, et en plus, il est contagieux !

Cela insupporte manifestement le narrateur, le peintre Lyon, mais il finit par se rendre compte qu'il n'y peut rien, puisque même son amour d'antan, sous la contagion, ment comme une arracheuse de dents.

Et c'est un constat tout ce qu'il y a de plus réaliste, que tout le monde a fait au moins une fois dans sa vie. A part les menteurs pathologiques, lol ! Ce que j'ai beaucoup aimé dans cette nouvelle, c'est le style. Caustique et cynique à souhait, c'est vraiment corrosif. Je ne vais pas mettre 46 citations pour une nouvelle lue en une heure, mais sachez que c'est bourré de petits passages comme celui que j'ai cité.

Le seul reproche, la fin est un brin courte et abrupte...

C'est un regard plein de lucidité que porte l'auteur sur ses collègues humains, et rien que pour ça, ça valait le coup de le découvrir ! Affaire à suivre...
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Le menteur d'Henry James est une lecture sympathique que j'ai lu en seulement une petite heure.

Dans cette courte nouvelle, nous suivons Oliver Lyon, peintre très demandé, dans sa quête de la vérité. Lors d'un dîner, il rencontre le Colonel Capadose, marié à Everina qui a éconduit notre peintre plusieurs années auparavant. Oliver Lyon s'aperçoit que le Colonel est un affabulateur, il ne peut s'empêcher de mentir ou d'embellir certains faits. Un brin jaloux, le peintre se met donc en quête de savoir si Everina, femme qu'il a connu droite et sincère, accepte ou au contraire se mortifie des mensonges de son époux.

Composée de seulement 3 chapitres, l'auteur met bien évidement les choses en place rapidement. Dès le départ nous savons quelles sont les relations entre Everina et Oliver et nous comprenons très vite que le Colonel n'est pas très sincère. En se servant du prétexte de vouloir faire un portrait d'Amy, fille du Colonel, Oliver tente de se rapprocher d'Everina afin de connaître ses sentiments envers le Colonel, l'aime-t-elle vraiment? Est-elle d'accord avec toutes ses affabulations ou cherche-t-elle à les excuser? Car pour Oliver, cette femme qu'il idolâtrait et qu'il semble toujours aimer, ne peut tout simplement pas être complice de tels agissements. Malheureusement sa combine ne marche pas et il se sent le devoir de peindre le Colonel à son tour afin de le montrer aux yeux du monde tel qu'il est réellement. Je n'en dirais pas plus pour ne pas dévoiler le dénouement de la nouvelle !

En tout cas, Henry James parle ici d'un menteur en la personne du Colonel Capadose mais il dénonce tous les mensonges des gens, ceux que l'ont fait par omission, les gentils mensonges qui ne blessent personne mais qui peuvent amener à des situations particulières à force d'en user. et aussi ceux créés pour notre propre intérêt, En effet, Oliver Lyon prétexte lui-même vouloir faire une portrait de Capadose pour son propre plaisir alors qu'il n'en est rien, il ment afin de dénoncer un menteur, la situation est plutôt coquasse !

Je n'avais jamais lu d'écrit de cet auteur auparavant. J'ai beaucoup apprécié son style fluide et simple même s'il détaille parfaitement les choses. Cette nouvelle m'a donnée envie de découvrir les autres oeuvres d'Henry James.

Challenge ABC 2014/2015 18/26
Challenge Petits Plaisirs
Challenge XIXème
Challenge variétés catégorie " livre que vous pouvez terminer en un jour"
Challenge PAL
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Arthur Ashmore était un gentleman anglais au teint frais et au cou épais, mais enfin, il ne constituait pas un sujet ; il aurait pu être fermier, ou bien banquier : on aurait eu du mal à lui prêter un caractère en faisant son portrait. Son épouse ne compensait pas ce déficit (…) ; elle donnait l’impression d’être fraîchement vernie (Lyon n’aurait su dire si cela provenait de son teint ou de ses vêtements), de sorte qu’à la voir on songeait qu’elle aurait dû poser dans un cadre doré, invitant à se référer à un catalogue ou à une liste de prix. C’était comme si elle était déjà un portrait plutôt mauvais mais coûteux, barbouillé par une main éminente, et Lyon n’avait aucune envie de copier cette œuvre. (p.14-15.)
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Son épouse ne compensait pas ce déficit; c'était une femme massive, brillante et négative qui, comme son mari, semblait pour ainsi dire flambant neuve; elle donnait l'impression d'être fraîchement vernie (Lyon n'aurait su dire si cela provenait de son teint ou de ses vêtements), de sorte qu'à la voir on songeait qu'elle aurait dû poser dans un cadre doré, invitant à se référer à un catalogue ou à une liste de prix.
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Pour un mensonge inventé sous la pression des circonstances, on trouve d’ordinaire une place commode, comme pour une personne qui se présente au théâtre avec une lettre de l’auteur un soir de première. Mais le mensonge superflu est pareil à l’individu sans billet ni recommandation qui s’installe sur un tabouret au milieu de l’allée.
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Quand les dames quittèrent la table, le maître de maison pria comme d'habitude les convives masculins de se rapprocher, de sorte que Lyon se retrouva en face du colonel Capadose. La conversation portait surtout sur la chasse, car ç'avait été, semblait-il, une belle journée sur le terrain. La plupart des hommes évoquaient leurs aventures et échangeaient leurs opinions, mais la voix agréable du colonel Capadose était la plus audible du choeur.
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L'envie le prit de faire aussi le portrait du colonel - opération dont il se promettait de tirer une riche satisfaction personnelle. Il le forcerait à se révéler, il ferait de lui la représentation totale dont il avait parlé avec Sir David, et personne ne le saurait, à part les initiés.
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Videos de Henry James (40) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Henry James
Avec "La Bête", le réalisateur Bertrand Bonello reprend à sa manière la nouvelle "La Bête dans la jungle", de Henry James, en plongeant Léa Seydoux dans un futur dystopique qui rappelle notre propre présent et dans lequel les émotions n'ont plus lieu d'être. Il est l'invité de Géraldine Mosna-Savoye et Nicolas Herbeaux.
Visuel de la vignette : "La Bête" de Bertrand Bonello, 2024 - Carole Bethuel
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