Henry Kistemaeckers

"L'embuscade", dont le titre résonne comme un acte de guerre, fut donné pour la première fois, en 1913, à la Comédie française.

Henry Kistemaeckers écrit un théâtre d'action, qui ne piétine pas, qui passe avec logique d'une situation à une autre sans laisser au public le temps de se ressaisir. Il est d'avis qu'il faut au Théâtre des coups de théâtre, il aime les grandes catastrophes, les grands sentiments et les grands mots.

L'art de son auteur permet à cette pièce de passer près du mélodrame sans y sombrer et la maitrise dans la mise en place des scènes, la qualité des dialogues lui confèrent une valeur littéraire qui justifie l'accueil que la Comédie française lui a fait.

Jean Gueret est un grand constructeur d'automobiles, un homme rude et brave qui sera soudainement et cruellement éprouvé dans sa vie privée comme dans la conduite de ses affaires par le terrible secret de son épouse.

Pris dans une dure lutte sociale, il se bat en même temps pour rester le maître de son usine et pour conserver son honneur de mari et de père bafoués.

Le réalisme du propos donne à cette pièce une force qui lui a fait traverser le temps jusqu'à venir, aujourd'hui, nous parler de justice et de pardon.

Ce livre est la réimpression (à Bruxelles en 1883) de poèmes amoureux, libertins, galants parisiens de 1783. C'est d'abord un très bel objet : papier épais, différents choix d'encres, mise en page espacée. Les poèmes eux-mêmes sont mis en valeur par de nombreuses gravures tout au long du livre, de style précieux ou néo-classique.



Quant aux textes, ils subissent d'abord les travers de leur époque. Ce sont des écrits militants, des traits d'esprits et/ou d'humour avant d'être des poèmes parlant d'amour et d'érotisme. Ce sont néanmoins presque toutes des pièces de très bonne qualité, rafraîchissantes aussi bien pour notre époque ou l'érotisme est d'abord du sexe à la manière de 50 shades of grey que, probablement, pour la période Arsène Houssaye à laquelle ce beau livre a été édité. Parce qu'il est possible de parler de la "chose" à la fois sans tabou et sur le mode de la suggestion.



Se recommande à la lecture aussi bien aux amateurs de l'esprit des salons parisiens, qu'aux amateurs de pièces érotiques de goût, espèce en voie de disparition.