Si les transhumanistes se rêvent propriétaires de la vie, une spiritualité adulte reconnaît, avec humilité et réalisme, que l’humanité n’est que locataire en ce monde : elle peut aménager la vie mais ne peut en aucun cas la posséder ici-bas.
La spiritualité adulte est celle du pèlerinage. Elle ne confond pas immortalité et résurrection. L’une, fondée sur des prouesses technologiques, voudrait faire advenir une humanité augmentée dans le temps mais condamnée à ce monde, l’autre, au contraire, abolit le temps par une humanité dilatée promise à d’autres cieux. L’une est interminable, l’autre est pleine. L’une veut sauver l’individu de la mort physique, l’autre comprend l’humanité comme une aventure collective transcendée par l’Esprit éternel.