AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de AuroraeLibri


Tandis que mon père ne se sentait chez lui que dans la nature, son véritable univers, parmi les sapins et les sources, entourés eux-mêmes par la forêt primitive des lieder, ma mère vivait dans un monde différent, plus spirituel et plus sévère; sa vie était dominée par les règles de l'ordre, du devoir et de la piété, dont l'arrière-plan était la solennelle réalité de l'Eglise et de la foi. Certes, il ne s'agissait pas de cette grande et millénaire Eglise qui avait autrefois embrassé la chrétienté tout entière, mais seulement de notre petite Eglise provinciale du Wurtemberg, ce que je ne savais pas encore; pour nous, c'était la seule Eglise, et elle nous était sacrée. Elle était représentée dans notre ville par le doyen Bilfinger et à notre foyer par ma mère, cette fille de pasteur que son éducation pieuse avait familiarisée avec les problèmes de la foi.
Ma mère fit donc découvrir, au cours des années, un autre monde que celui de la nature où vivait mon père, et à mesure qu'elle m'éloignait davantage du monde naturel, elle me dispensait un trésor d'images et de souvenirs qui n'étaient à mes yeux ni moins beaux ni moins attachants et sacrés : sa chère présence, sa voix, l'esprit que dégageaient ses récits de la Bible et le chant de ses chorals, les heures de recueillement à la maison et les services divins dans la belle église de notre ville où, dès mon enfance, j'accompagnai mes parents.
Commenter  J’apprécie          00









{* *}