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Citation de ValZer


Partout le voyageur pouvait entendre et voir des choses étranges et effroyables. Des parents avaient abandonné leurs enfants et des époux leurs femmes quand ils étaient tombés malades. Les valets de la peste et les aides des hopitaux régnaient en bourreaux, pillants les maisons vidées par la mort, tantôt, selon leur bon plaisir, laissant les morts sans sépultures, tantôt traînant les vivants, avant qu'ils aient cessé de respirer, hors de leurs lits sur les chars à cadavres. Des fugitifs apeurés erraient solitaires, devenus sauvages, évitant tout contact avec les hommes, poursuivis par la peur de la mort. D'autres, sous l'impulsion d'un désir de vivre exaspéré et épouvanté, formaient des groupes qui tenaient des festins et se livraient à des danses et à des fêtes amoureuses au cours desquelles la mort jouait du violon. D'autres, ravagés, désolés, blasphémant, se tenaient, les yeux égarés, accroupis devant les cimetières ou devant leurs maisons dépeuplées. Et le pire de tout, c'est que chacun cherchait un bouc émissaire pour son intolérable misère.
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