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Citation de babel95


Les murs étaient nus et propres, ça puait encore la peinture fraîche. Une multitude de spots incrustés dans le plafond éclairaient l'immense bureau de Compostel, avec son mobilier aux angles arrondis, son double vitrage, et surtout sa vue panoramique sur l'ensemble de la capitale, à l'exception du Sacré-Coeur, déjà caché sur la gauche par le monumental tribunal de grande instance de Paris.
Label "haute qualité environnementale", avait vendu l'architecte au moment de chiffrer son projet. Les fonctionnaires ne seraient plus perturbés par les sirènes de police et les coups de klaxon intempestifs, les administratifs ne tomberaient plus malades à cause des courants d'air. Et - ô merveille - les conditions de sécurité étaient enfin réunies, avec des locaux de garde à vue et des couloirs entièrement sécurisés sous l'œil vigilant d'innombrables caméras de surveillance.
Mais il ne subsistait rien de la vue plongeante sur le Pont-Neuf et la Seine, de ce cœur apaisé à l'aurore qui, au fil du jour, s'agitait au rythme des péniches. L'heure était au changement. Beaucoup, au siège de la préfecture de police, voyaient là l'occasion de tourner la page d'une histoire du 36 quai des Orfèvres dont l'épilogue n'était pas joyeux. Une page écornée par une succession d'affaires, de bavures, de bêtises qui avaient entaché la police judiciaire pour des années.
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