AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de sebthoja


– Quand on ne croit à rien, il est facile de se gausser.
– Je ne me gausse pas. Je respecte les gens comme vous, ou comme ces milliers d'autres qui ont pensé qu'un monde nouveau s'ouvrait enfin devant eux et qui meurent et vont mourir sur les barricades sans aucun espoir de vaincre. Je ne me gausse pas, non... Je me contente de dire ce qui est. Mais il est vrai que je n'arrive pas à croire qu'on pourra un jour changer le cours des choses. Vaincre l'injustice, supprimer la misère, établir l'égalité entre tous... Il faudrait changer les hommes d'abord pour qu'ils renoncent à dominer, à profiter des autres, à faire souffrir. . . Et cela, je ne crois pas que ce soit possible.
– Mais c'est la société, qui les pousse à tout cela. Quand on oblige les hommes à survivre en s'épuisant au travail, on ne peut attendre d'eux qu'ils s'élèvent tout seuls au-dessus de la condition qui leur est faite. A trop courber l'échine, le nez dans la mangeoire, on prend des habitudes, et l'on devient bossu. Ou bien on se met debout. C'est le 14 juillet, c'est juin 48, c'est le 18 mars... C'est imprévu. Pourquoi ces jours-là et non plus tôt, ou plus tard ? La Commune, c'est une idée. C'est par cette idée qu'on peut, justement, s'élever. Rêver plus haut... Et se battre jusqu'à la mort pour ça.

Page 393, Rivages/Noir, 2019.
Commenter  J’apprécie          460





Ont apprécié cette citation (44)voir plus




{* *}