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3.75/5 (sur 4 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Enseignant-chercheur à l'Université de Caen, Basse Normandie. Il anime le cours de Culture numérique qui est accessible en ligne grâce à des vidéo. Il travaille également pour la maison d'édition C&F éditions. Auparavant il fut conservateur pour une bibliothèque scientifique. A l'heure actuelle, il est l'auteur de plusieurs livres.

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"Qu'est-ce qu'un document ?" par Hervé Le Crosnier 2009


Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Les circulations administrées des productions culturelles à l'ère industrielle nous ont fait oublier que l'imitation et le partage sont les moteurs les plus puissants des dynamiques culturelles. C'est bien à cette écologie qu'appartiennent les activités expressives du web. Le succès viral du clip d'un obscur chanteur de variétés coréen (Gangnam Style, par Psy) ou d'une réplique d'une bimbo de la télé-réalité ("Non mais allo quoi !", par Nabilla) apparaissent parfaitement incompréhensibles aux yeux d'une critique rompue aux formes classiques de la culture. Voilà des contenus d'un intérêt douteux, présentés par de parfaits inconnus - et qui ne relèvent même pas du genre amateur, mais sont de simples produits des industries culturelles. L'écho qu'ils rencontrent sur internet s'apparente au mieux au malentendu, au pire à la dégénérescence d'une société du spectacle en plein désarroi.

[André Gunthert]
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Il est sûr que cette révolution numérique modifie notablement le rôle et la place de l'adulte, de l'institution, de celui qui accompagne, et de celui qui transmet. Le passage de témoin ne peut plus passer uniquement par une conception verticale de la transmission. D'autres relations intergénérationnelles sont à inventer où l'ancien accepte aussi d'apprendre du jeune, de le considérer comme un véritable acteur. La place de l'adulte reste néanmoins indispensable comme garant du cadre, pour faire prendre conscience des enjeux, apprendre à trier, à choisir et à être critique devant ce bombardement d'informations reçues chaque jour.

[Chantal Dahan]
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"Enfin, les formes de gouvernance des communautés restent un aspect majeur pour garantir la maintenance des ressources offertes en partage. De ce point de vue, il est dérisoire d'associer les communs aux nouvelles entreprises du numérique qui ont des visées hégémoniques et qui agissent et s'enrichissent en captant les traces de leurs utilisateurs. Un système de prédation sur les communs que Michel Bauwens appelle la "nétarchie". Les règles de gouvernance doivent garantir que l'usage en commun sera renforcé par le partage et l'extension. C'est l'exemple que donne le mouvement des logiciels libres, et notamment la partie de ce mouvement qui défend les licences virales comme la GPL, cette licence imposant la maintenance du commun en contrepartie de l'usage libre."
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« Dans cette mise en place des enclosures, la logique commerciale cherche à imprimer sa marque sur toutes les activités. Regardez toutes les publicités qui transforment la nature en « code-à-barre » pour mieux vanter le marché touristique ou la traçabilité alimentaire. Il s'agit de s'imposer dans les imaginaires collectifs comme des marques au fer rouge.
Même en dehors des marques commerciales et des logiques publicitaires, cette tentation du marquage est très forte. Il s'agit d'inscrire sur tous les objets un signe, une trace, indiquant la source de production, ou l'entreprise qui veut garder un droit de suite sur les usages qui seraient fait ultérieurement. Acheter un bien marqué aujourd'hui n'est plus disposer d'un outil pour sa propre créativité, mais continuer à rester sous l'ombre portée de celui qui l'a fabriqué... et qui bientôt demandera des rémunérations pour chaque usage.
Dans le numérique, cette logique du marquage porte sur ce qu'on appelle « trusted computing » (informatique de confiance... pardon de ce renversement de sens imposé par les grands trusts du silicium) : chaque microprocesseur porte un numéro unique qui est reproduit dans tous les documents traités par cet ordinateur. Elle s'appelle aussi le contrôle par des puces radio-fréquence (RFID), éléments miniatures qui permettent à chaque objet produit industriellement de disposer d'un identifiant unique, qui va suivre l'acheteur même après la sortie du magasin. Doublé d'une capacité à traiter des flux d'information massifs, cela introduit l'idée d'un « internet des objets », qui va voir se multiplier les capteurs et les traces partout dans les villes, autour de chaque individu. »
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"Créer est à la fois un acte individuel et un acte collectif, qui s'appuie sur l'existence du domaine public. Individuellement, le créateur va apporter son regard, sa touche de sensibilité. Mais il ne le peut faire qu'en s'emparant de ce qui est dans le domaine public. A commencer par les idées dont la circulation est libre pour que chacun puisse les retravailler. De même que les figures de style, les accords, les grammaires, qu'elles soient littéraires ou cinématographiques. Ne parlons pas de l'air du temps qui imprègne nécessairement l'immense majorité des travaux de création. Le mythe du génie, de l'auteur romantique qui va exploser les convenances et produire des œuvres en dehors de tout référent nous aveugle sur la réalité de la création. Chaque auteur(e) ajoute sa pierre à un édifice culturel global. Et encore ne parlons-nous pas ici de l'édifice scientifique, dont la nature même est composée de briques spécifiques qui deviennent fondations quand la connaissance avance. Sans ce qui se partage, circule et influence collectivement chaque génération de créateurs (trices), on ne pourrait rien dire de l'acte qui consiste à donner forme originale, de sa valeur particulière, et donc lui attribuer des droits spécifiques."
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"Ce qu'ils mettent en avant est l'idée d'une gouvernance qui associe directement les personnes concernées par la construction, la maintenance et l'usage de ces biens partagés, que l'on regroupe généralement sous le vocable de "communauté". Un terme lui-même sujet à discussion, car il s'y mêle des notions de groupes séparés au sein de la société, qui va à l'encontre du modèle de la République. Mais que nous retiendrons ici dans son sens plus précis de l'ensemble de celles et ceux qui s'investissent dans la gestion d'une ressource partagée.
Les communs existent depuis toujours, depuis que des ressources, et elles sont nombreuses, sont gérées en dehors du cadre privé ou de la puissance publique. Mais depuis toujours, on assiste également à une tentative de mainmise sur les communs. Globalement, le capitalisme ne survit qu'en fonction de la charge qu'il fait peser sur la nature. Il privatise ce qui pouvait être disponible à tous, que ce soit en devenant propriétaire de biens communs [...], soit en détruisant l'environnement, ce qui en limite la jouissance par les autres [...]"
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"Le commun des connaissances traditionnelles, basé sur une connaissance transmise dans une cérémonie initiatique, n'a rien de comparable avec le commun utile et nécessaire des molécules de médicaments, basé sur un apprentissage incrémental et une recherche cumulée. Continuons. Les logiciels sont des créations particulières, dont la relation à l'émotion et à l'intime de créateur ne fonctionnent pas comme la littérature. Les travaux intellectuels, comme cet article, ne sont pas du même ordre que la musique. Mon investissement, pour fort et personnel qu'il soit, y est moins marqué, et chacune des lignes qui peuvent ici m'être attribuées sont aussi le produit direct de mes lectures, des idées et théories des autres. C'est différent quand un musicien met son propre cœur sur la table, même si pour bien rendre son émotion, il doit avoir eu accès, avoir compris et décortiqué de nombreuses autres musiques auparavant."
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Nous pensons qu'un livre est avant tout un récit, qui doit apparaître dès la lecture de la table des matières. Aucun livre ne peut dire tout ce qui serait souhaitable sur un sujet, mais constitue un choix éditorial pour privilégier certains axes de travail.
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"Le bien-connaissance produit en commun dépasse les apports de chaque participant."
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