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Citations de Hubert Aupetit (18)


En poésie, on veut accéder dans les mots à un être au monde aussi fondamental – aussi simple – que possible, mais on se laisse emprisonner dans des rêveries qui sont des distorsions de la langue prenant alors figure, justement, de réalité plus satisfaisante, qu’on va donc juger supérieure. Et le latin de se prêter à cette sorte de rêve.
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On ne répare jamais une série de mesures calamiteuses par un retour en arrière, on prône et pratique la fuite en avant. Si le remède ne guérit pas le malade, ce n’est surtout pas le remède qu’il faut mettre en cause : augmentons les doses, et le malade finira bien par se soumettre à la volonté impérieuse qu’on a de le guérir, même si le principe actif du médicament joue évidemment à contresens du génie de la maladie !
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Quand on sépare une langue de sa littérature, quand on n’est plus capable de voir que ce sont les littératures qui protègent les langues, que la langue française, c’est la langue de Molière, que la langue anglaise, c’est la langue de Shakespeare, on tombe dans la mélasse diplomatique…
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« On entend le latin en français. » Le latin est un pré-français qui nous a donné une rythmique. Dans ce sens, le latin n’est pas une langue morte, c’est une langue « prévenante ».
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Rome n’appartient pas au passé. C’est plutôt nous qui appartenons à ce passé romain. Et qui y tenons d’abord par la langue latine.
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Être un être humain, c’est se débrouiller avec l’action. C’est l’action qui est difficile. Les arts et les sciences, à côté, c’est facile. Au pire, on est un maladroit, ou on est un sot. Amour-propre à part, ce n’est pas si grave. Mais l’action, mais la mauvaise action ! On est méchant, on est injuste, on est lâche, on est cruel… Big deal !
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Le mensonge est d’autant meilleur qu’il semble plus véridique, et […] il plaît d’autant plus qu’il tient du vraisemblable et du possible. Il faut que les fables mensongères épousent l’entendement de ceux qui les lisent et qu’elles soient écrites de telle sorte qu’elles facilitent l’impossible, égalisent la démesure et tiennent les esprits en haleine, afin de ravir, émouvoir et amuser de manière que l’étonnement aille de pair avec l’allégresse ; toutes choses que ne pourra faire celui qui s’écarte de la vraisemblance et de l’imitation, en quoi consiste la perfection de ce qui s’écrit.
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Vivre humainement, c’est vivre avec et par des actions qui suscitent la louange et le blâme.
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Étudier les langues anciennes ne mène pas au repli satisfait sur soi, et en tout cas n’y a jamais mené. Une fois que l’on a compris que s’approprier ce qui n’est pas soi est le chemin de la culture, on peut étendre cette attitude et l’appliquer en dehors des limites de l’Antiquité classique.
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La connaissance du latin permet de mieux savoir le français, dont le vocabulaire en est issu dans son écrasante majorité. Elle aide à mieux le comprendre, souvent à l’orthographier plus correctement. Elle éclaire l’étymologie de nombreux mots.
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La leçon de Rome est pour les sages, ceux qui savent et peuvent apprécier, ceux qui peuvent résister, qui peuvent contrôler : Rome est la perdition de ceux qui ne savent pas beaucoup.
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Sans le latin, le français avance dans une terre déserte, étrangère. Sans le latin, nous sommes amnésiques d’un héritage qui pourtant nous possède. On ne solde pas, on ne met pas en option la mémoire d’une langue et d’une littérature. Le latin n’est pas une langue optionnelle, parce qu’on ne choisit pas le latin, ou plutôt parce qu’on n’a pas le choix : c’est le latin qui s’impose, qui nous « saisit », comme on dit avec beaucoup de pertinence dans le langage du droit : le « mort saisit le vif ».
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Une langue n’est pas un simple outil de communication. Il est certes opportun qu’elle vive et s’ajuste aux besoins de ses usagers, c’est le principe même de son évolution. On ne peut pour autant la regarder comme un fleuve suivant sa pente irrésistible à « ne pas demeurer », comme disait Montaigne à une époque où le français traversait une phase très instable de son histoire.
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Le latin n’est pas une langue ancienne parmi d’autres, il est la langue ancienne du français, et doublement. À la fois une lingua mater, une langue mère, à la filiation peu avouable, heureusement travaillée par le souvenir de ses fréquentations illégitimes, toujours prête à faire des siennes ; et un sermo patrius, un discours patrimonial, très tôt devenu langue morte, mais restant éternellement vivant d’avoir été.
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Ce latin, fer de lance d’un humanisme qu’il a contribué à inventer, s’effacera comme langue vivante, après avoir doté de ses précieuses vertus, rhétoriques et stylistiques, une langue véhiculaire qui ne rechigne pas à l’emprunt.
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La vie politique, partout et toujours, est une question de nombres. La vie politique repose toujours sur une certaine relation, un certain mélange, entre le grand nombre et le petit nombre. Entre le peuple et les nobles, ou les « grands ». C’était tout spécialement le cas dans les cités anciennes qui ignoraient pour l’essentiel le troisième nombre, car il y a un troisième nombre. Ce troisième nombre, c’est l’un – le monarque, le prince. Bien sûr, un membre du petit nombre pouvait s’approprier le pouvoir : il devenait tyran. Mais la tyrannie n’est que la modalité extrême de l’oligarchie, elle n’introduit pas un nombre qualitativement nouveau, elle ne relève pas pleinement de l’un. Certes, César peut être appelé tyran et il le fut.
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Œdipe est un homme supérieur par son intelligence, son courage et sa bonté, qui prend sur lui de guérir sa cité de la peste qui l’accable, et qui, au terme de la plus rigoureuse et courageuse enquête, découvre qu’il est lui-même ce « miasme » qui infecte Thèbes. Le déroulement de la tragédie échappe à tout jugement moral, nous ne pouvons assigner le juste ni l’injuste, nous ne pouvons ni accuser ni excuser, nous sommes réduits à la terreur et à la pitié.
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L’inculture, ou plutôt la déculturation, l’ignorance voulue, voire plastronnée, si ce n’est organisée, prend des dimensions terrifiantes.
À quoi bon dire que le latin permet de mieux comprendre et manier le français, alors que le français lui-même est menacé chez ses propres locuteurs ? Le souci d’une identité culturelle n’est-il pas battu en brèche par les slogans « multi-culti », soupçonneux de tout ce qui est « identitaire » ? Même l’Europe fait de nos jours un peu étriquée.
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