Ken, ce que les souvenirs ont de plus tragiques, c'est qu'aussi beaux qu'ils soient, aussi forts qu'ils soient, ils n'appartiennent qu'à toi. Je te parle de Francisco et tu ne le connaîtras jamais. Je te parle de la vallée, mais elle ne sera plus jamais comme avant. Le pavillon a disparu, le petit bois aussi. Je peux juste en évoquer les images, mais elles sont en moi et je n'ai que les mots pour les faire revivre. C'est étonnant cette précision des lieux et des faits tels qu'on les a vécus autrefois, on a l'impression de marcher à l'intérieur de soi. Et quand je marche dans mes souvenirs, Ken, je ressens encore sur mon visage la chaleur de ce jour de printemps.