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4.23/5 (sur 39 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Auteur éclectique de romans et de nouvelles, Huguette Conilh écrit depuis l’enfance. Elle a grandi au milieu des terres et tire son inspiration de ces libres espaces. Ils lui ont permis de plonger au cœur de l’essentiel : regarder l’autre tel qu’il est et non tel qu’il paraît être.
Aide médico-psychologique de formation, elle est également membre d'une association LGBT.

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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Extrait

Anaïs perçoit un mouvement ; un tissu force sa bouche et s’enfonce dans sa gorge. Un claquement sec. Un objet froid et plat glisse le long de son cou, suit la courbe d’un sein, puis l’autre, fait sauter le mince tissu qui les retient. Une lame… !

La glace cède, s’effondre d’un bloc au fond de son ventre. Personne ne la sauvera, elle va crever dans cette ruelle sans voir celui qui va lui trouer la peau. Un cri monte de sa gorge, étouffé par le bâillon. Elle essaie de se débattre, mais l’autre la tient serrée. Sans un mot, juste son souffle et ce parfum qu’elle connaît.

Et la lame reprend sa balade sur ses seins, bascule sur le tranchant, trace un sillon sanglant et grave les hiéroglyphes que seul un fou pourrait déchiffrer. La douleur explose en même temps que sa chair ; l’acier descend sur son ventre, dessine des courbes qui s’entremêlent, remonte vers ses seins. Ce malade est en train de peindre sur une toile vivante !
Anaïs n’est plus qu’un cri. À ses gestes lents, elle a compris que l’homme s’applique à la faire souffrir avant de l’achever. Son hurlement, étranglé par le bâillon, déchire sa gorge et la consume de partout. Elle sent l’odeur de son propre sang, de la puanteur de la mort qui s’impatiente, et que Dieu le Père retient encore derrière sa caméra.

La vie de Miss Zapping s’arrête ici ; le détraqué a terminé son œuvre d’art. Le tableau sanglant s’effondre dans la ruelle détrempée. Un dernier zoom sur la plaie recroquevillée, et Dieu le Père éteint sa caméra. Il a mieux à faire ailleurs, désormais.
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Un claquement de porte me fit bondir. Je me redressai au moment où la clé de ma chambre disparaissait dans la poche de Nicolas. Ma première pensée fut pour la salle de bains ; il m’en interdit l’accès en quelques pas.
— Sors d’ici !
— Pas question !
En un éclair, je fis le tour d’une éventuelle sortie de secours ; la fenêtre était mon seul échappatoire. Petit bémol : nous étions au premier étage et je n’avais qu’un drap de bain pour tout vêtement.
— Rends-moi la clé, Nicolas !
Ses yeux glissèrent sur mes épaules nues avant d’accrocher mon regard affolé.
— Viens la chercher.
Il plongea la main dans sa poche et me la tendit. Je perçus en même temps son mouvement vers moi.
— Attends, l’arrêtai-je d’un geste de la main. D’accord… parlons si tu veux… mais reste où tu es.
— Tu plaisantes ! À partir de maintenant, c’est moi qui dicte les règles du jeu
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Ken, ce que les souvenirs ont de plus tragiques, c'est qu'aussi beaux qu'ils soient, aussi forts qu'ils soient, ils n'appartiennent qu'à toi. Je te parle de Francisco et tu ne le connaîtras jamais. Je te parle de la vallée, mais elle ne sera plus jamais comme avant. Le pavillon a disparu, le petit bois aussi. Je peux juste en évoquer les images, mais elles sont en moi et je n'ai que les mots pour les faire revivre. C'est étonnant cette précision des lieux et des faits tels qu'on les a vécus autrefois, on a l'impression de marcher à l'intérieur de soi. Et quand je marche dans mes souvenirs, Ken, je ressens encore sur mon visage la chaleur de ce jour de printemps.
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– Le bonheur n'est pas un état permanent, Mario, il est fait d'instants. Comme celui que vous avez passé l'autre jour à notre table. Il faut juste savoir quand il se présente, et ne pas le prendre pour une exception qui bouscule le quotidien. Vous passeriez à ôté de lui sans le reconnaître, et vous continuerez à courir toute votre vie après une chimère.
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« Les mots meurent sur ses lèvres. Il vient de croiser le regard qu’il cherchait. Un garçon, peut-être du même âge que lui, est appuyé contre un pilier, au bord de la piste de danse. Châtain, de taille moyenne, bien fait, allure nonchalante. Les pouces dans les passants de son jean. Beau ! Quel autre mot peut qualifier un tel physique. Un tel visage. Un souffle sur les braises de sa libido en sommeil embrase Christophe en deux secondes. Coup de foudres ! Sa main en tremble autour de son verre.
Il tente de se défaire du regard magnétique. La fille hurle presque son nom et ça l’agace à un point qui pourrait faire exploser le vernis social. Il a pourtant été clair. Ou non, il ne s’en souvient plus. Tout d’un coup, rien ne compte part la beauté pure qui ne le quitte pas des yeux. »
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Il m’appelait « mon ange ». J’aurais donné n’importe quoi pour entendre à nouveau ces mots. Ils avaient la saveur douce amère des choses qui ne sont plus, et toute la démesure que l’on accorde au monde quand on le regarde à travers des yeux d’enfant. Juste avant mon départ, il avait glissé une couronne de fleurs dans mes bagages. La dernière. En souvenir de toutes celles qu’il tressait pour moi chaque printemps. Il disait que la distance ne changerait rien, que notre amitié y survivrait. Qu’il fallait se montrer fort. Il disait qu’il m’écrirait, mais je n’avais bientôt plus reçu ses lettres. La première année avait été la plus difficile. Ensuite, j’avais appris à l’oublier.
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Ce matin, en flânant dans les rues de Madrid, mes pas m’ont conduite vers le quartier de Salamanca. Calle de Serrano, j’ai revu Nicolas se tenant près de moi, devant la vitrine où il m’avait abordée il y a… oui, presque sept ans déjà. Son reflet dans la glace me souriait et, soudain, j’ai ressenti le poids de mes erreurs comme un fardeau insurmontable : les mensonges accumulés au fil des mois, les êtres que j’aimais le plus au monde trahis, bafoués dans leur confiance aveugle.
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La mère avait repris le travail, parce que la vie continuait, parce qu’il fallait bien subvenir aux dépenses courantes, parce que le meilleur moyen de surmonter la douleur, c’est de la taire. Comme si elle n’existait pas. L’enfouir au plus profond et lui imposer le silence. Mais la maladie, elle, ne s’en laissait pas conter. Peut-être même se nourrissait-elle de ce que la conscience refoulait dans les limbes obscurs.
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« — Peut-être que tu as confondu amour et attachement, s’aventure Alexandre avec un regard plein de reconnaissance envers son assiette pleine. C’est comme dans n’importe quelle relation, l’attachement est nécessaire pour la construire, mais lorsqu’il devient toxique, il se substitue à l’amour. C’est pourtant l’amour qui permet de poursuivre la relation en accueillant l’autre dans ses différences. »
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Les hommes que j’avais connus jusque-là étaient trop jeunes ou trop insignifiants pour attirer mon attention. Certains ne m’avaient même approchée que par intérêt. Le poids de mes responsabilités pesait lourd sur mes épaules. Il n’était pas si facile de diriger un domaine de cette importance sans attirer les convoitises.
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