Ian Rankin

Sur le papier, ça avait l’air d’une bonne idée : mettre Harry Bosch et Patrick Kenzie dans une nouvelle pour une bonne cause. Mais Michael Connelly et Dennis Lehane ont vite réalisé que c’était plus facile à dire qu’à faire. Ces deux personnages sont ancrés avec vraisemblance là où ils vivent, chacun ayant un métier. Même si ce sont des personnages de fiction, leurs créateurs se sont donné du mal pour leur forger une réalité. Bref, Harry Bosch et Patrick Kenzie vivent dans l’esprit de leurs lecteurs grâce à leur crédibilité. Pour écrire cette nouvelle, aucun petit stratagème, même pour une bonne cause, ne pouvait remettre cela en cause. 
Alors, comment réunir ces deux personnages emblématiques ? 
Et, plus important encore, lequel des deux ferait le voyage vers l’autre ? Bosch se rendrait-il sur la côte Est, à Boston, ou serait-ce Kenzie qui prendrait un vol pour L.A. ? 
Dès le départ, il leur sembla naturel d’envoyer Bosch à l’est. Dans ses derniers livres, Harry travaille sur des affaires non résolues au sein du LAPD, ce qui implique nécessairement des déplacements. Lorsque des criminels réussissent à échapper à la police, il n’est pas rare qu’ils y parviennent en déménageant, si bien que nombre de ses enquêtes conduisent Bosch à quitter sa ville. C’était décidé : Bosch irait à Boston et, au cours de son enquête, son chemin croiserait celui de Kenzie.