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Critiques de Igor Mendjisky (5)
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Le Maître et Marguerite (d'après le roman de Mi..

J'ai eu l'occasion de voir une très belle adaptation au théâtre du roman de Mikhaïl Boulgakov "Le Maître et Marguerite" car la mise en scène d'Igor Mendjisky nous fait parfaitement entrez dans l'univers fantastique du roman-culte de la littérature russe du 20ème siècle.

Ce conte est aussi une merveilleuse histoire d'amour, une satire politique et un magistral manifeste pour la liberté de penser.

Dans le Moscou des années trente, deux écrivains, Ivan et Berlioz, discutent sur un banc et s'interroge sur l'existence de Dieu. Ils n'y croient pas. Mais tout à coup un personnage apparaît : le professeur Woland accompagné d'un chat qui parle. C'est le diable qui débarque sur terre sans prévenir et va mener Berlioz à la mort et Ivan à l'hôpital psychiatrique. C'est là qu'il rencontre le Maître auteur d'un livre sur Ponce Pilate, devenu fou suite à l'échec de son roman.

Pendant ce temps, Marguerite, son grand amour, déterminée à le retrouver, va assister au bal de Satan, en apothéose.

Je trouve que c'est une version contemporaine du mythe de Faust qui nous entraîne dans une fantastique sarabande. Ce qui est plus complexe ce sont les retours à Jérusalem comme une mise en abyme du roman du Maître où sévit Ponce Pilate procurateur de Judée. Comme j'ai très peu de connaissances religieuses, je n'ai pas tout compris.

Mais ce qui compte, c'est le texte critique, l'appel à l'imagination comme dissidence face à l'ordre imposé au coeur d'une épopée endiablée.





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Le Maître et Marguerite (d'après le roman de Mi..

Comment vous dire ?...



Cette adaptation théâtrale du chef-d'oeuvre de Mikhaïl Boulgakov relève du massacre à la tronçonneuse. Un jeu de massacre gratuit d'autant plus incompréhensible que la même revue a déjà publié il y a de cela 20 ans une adaptation de ce roman, signée Jean-Claude Carrière, beaucoup plus réussie et respectueuse de l'oeuvre et de son esprit que celle d'Igor Mendjisky.



Ici, les passages du roman ont été coupés à la diable, comme autant de tentatives de faire rentrer au chausse-pied un maximum de choses en un minimum de temps. On dirait les pieds sanglants des méchantes belles-soeurs de Cendrillon, qui se coupent l'une le talon, l'autre le gros orteil, pour tenter désespérément de rentrer dans la pantoufle de verre – ça saigne de partout et ça fait bigrement mal, rien qu'à regarder. Les passages de confrontation entre Ponce Pilate et Yeshua Ha Nozri, surtout, sont réduits à un tel minimum narratif qu'il n'en reste plus grand chose d'intéressant, malgré leur énorme potentiel dramatique dans le roman.



En toute honnêteté, il faut quand même signaler que j'ai retrouvé le plaisir de lire certaines répliques. Mais leurs qualités d'écriture me semblent relever quasi uniquement de l'incroyable talent de dialoguiste de Boulgakov, et non de celui de « l'adaptateur » (j'assume mes guillemets). Par ailleurs, contrairement à l'éclectisme des points de vue de l'histoire originale, Woland a été élu ici le véritable protagoniste de l'adaptation – presque le metteur en scène omniprésent qui tire en quasi pleine lumière toutes les ficelles. Sauf que ce Woland est aussi dévoyé que simplifié : qu'est-il arrivé à la merveilleuse réinterprétation du Diable du génie russe ? Elle a été réduite à un ersatz de Satan d'opérette, cliché à souhait, saupoudré de citations de Nietzsche qui n'ont rien à faire là. Confondre Boulgakov et Nietzsche ? C'est à se demander si « l'auteur » de cette adaptation a compris un traître mot de cette littérature explosive.



S'ajoute également un flou dans le contexte historique. La pièce est censée se situer dans l'URSS contemporaine de l'auteur (le vrai). Mais la volonté de mêler fiction et réalité et d'impliquer le public réel lors du numéro de sorcellerie de Woland dans une salle de théâtre, à savoir en convertissant la monnaie en euros pour attirer les spectateurs et les spectatrices, crée une contradiction temporo-spatiale pour laquelle il n'y a ni explication ni résolution. Adieu, suspension d'incrédulité ! « L'adaptateur », qui est aussi le metteur en scène, prend vraiment son public pour une quiche.



Ajoutons pour finir qu'après quelques petites recherches personnelles sur des passages qui m'ont laissée dubitative, je soupçonne l'adaptateur d'avoir (mal) traduit des passages venant... d'un autre adaptation théâtrale du roman "Le Maître et de Marguerite", en anglais cette fois-ci. Comme l'adaptation en question n'a jamais été traduite en français, le tour de passe-passe est joué : personne ne se rendra compte de rien ! Jouons donc les arnaqueurs comme le fait si bien Woland ! On n'y verra que du feu ! Eh bien si, manque de pot, je lis l'anglais, je sais faire une recherche et j'ai deux neurones qui se connectent. C'est suffisant pour démasquer la supercherie.



Pour conclure, vous apprendrez peut-être quelques petites choses dans le reste du numéro de la revue, qui ne se limite pas à ce texte dramatique (c'est pourquoi je laisse une étoile généreuse à ma notation). Mais ce n'est là que « l'oeuvre » d'un faussaire de bas étage qui capitalise sur l'aura d'un romancier prodigieux pour arrondir ses fins de mois et qui mise sur l'inculture d'un public qui voudra se laisser aller à croire qu'il connaît Boulgakov moyennant juste une heure trente de tambouille à la Mendjisky.



Passez donc votre chemin, mesdames, messieurs. Oubliez sans regret cette « adaptation » qui ne vaut pas un kopeck. Lisez Mikhaïl Boulgakov. Lui ne vous décevra pas.
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J'ai couru comme dans un rêve

J’ai couru comme dans un rêve relate l’histoire d’un homme, Martin, à qui on annonce que la vie va bientôt le quitter. A côté, une heureuse nouvelle l’attend : sa femme est enceinte. Que faire face à ce genre de situation, lorsque vous atteignez le bonheur et que vous ne pourrez même pas en profiter ?

Cette pièce de théâtre soulève la question avec humour et une touche d’absurdité. En effet, Martin réunit pour ses derniers jours son oncle, sa sœur, son frère et un ami très proche. Tous avec un caractère plus ou moins différent, on suit leur histoire à travers les yeux du malade qui de temps à autre s’écroule pour rejoindre le monde des rêves où la réalité se métamorphose en situation très étrange. Par moments, la scène est abracadabrante où le lecteur sourit à cette imagination débordante de vie, et parfois, il est touché par ce surplus d’émotion où il découvre comment les personnages font face à cette terrible nouvelle. Des réactions réalistes qui ne dénaturent pas la pièce et le message qu’elle véhicule.

L’intervention de Feodore, le dramaturge, dans les rêves, permet à Martin d’aller plus en profondeur sur ses pensées et au spectateur de mieux comprendre sa sensibilité et celles des autres. La construction d’une pièce fait parfaitement écho à la construction de la vie qui repose sur les mêmes piliers. Le mélange du personnage et de son auteur dans le même livre est finalement très intéressant et apporte une harmonie entre les deux mondes.

La pièce est donc très agréable à lire, notamment grâce à la structure des chapitres. Une scène représentant un petit chapitre sans fioritures. Il n’est donc pas difficile de suivre l’histoire sans en perdre le dynamisme vivifiant.

S’ajoute à cela une très belle préface de Wadji Mouawad qui a su partager l’âme de la pièce à travers ses quelques lignes.

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J'ai couru comme dans un rêve

Des personnes se présentent, qui sont-elles et que font-elles là ; c'est ce que nous allons découvrir petit à petit autour de Martin, trente ans, qui apprend le même jour qu’il va mourir rapidement d'une tumeur au cerveau contre laquelle on en peut rien faire et que sa compagne, Sarah, danseuse en tournée à l'étranger, attend un enfant de lui.

Que fait-il alors ? Il décide de se réfugier auprès des siens, ceux-là mêmes qui viennent de se présenter : son frère Gabriel, chanteur qui monte sous le nom de Tyson Gaby, sa sœur Blandine, cadre qui ne prend pas le temps de vivre, Joseph, l’ami d’enfance et l’oncle Ben’s qui à élever les trois enfants suite à la mort de leurs parents dans un accident de voiture.

Et puis, il y a Fiodor, le meneur de jeu / metteur en scène, celui qui cadre et recentre les autres sur le questionnement qui les a réunis là.



Ce texte est "l'aboutissement" un projet collectif dont Igor Mendjisky, le metteur en scène, évoque la genèse dans un préambule intitulé "L'origine de l'écriture". Il a travaillé avec la Compagnie Les Sans Cous pendant six mois. Ils ont lu, écrit, chanté, improvisé, dessiné, dansé. Ils ont abouti à une trame qui leur a servi à improviser sur scène ; le texte qui nous est donné à lire est la retranscription d'un spectacle filmé en mai 2011.



Cette pièce pose des questions universelles sur le sens de la vie et le pourquoi de la mort, questions qui sont devenues cruciales pour Martin qui a l'impression de partir trop tôt et de n'avoir rien fait de sa vie justement et pour son entourage qui s'interroge sur les liens qui les unissent les uns aux autres.

Le texte, introduit par une très belle préface de Wajdi Mouawad, m'a semblé quelque peu décousu et parfois émaillé de poncifs ; je me suis cependant laissée emporter par une succession de moments drôles et émouvants, dans une traversée du réel ponctuée de beaucoup d'onirisme.
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Gretel, Hansel et les autres

Il faut bien le dire, les pièces de théâtre jeunesse sont rarement mises en valeur sur les étals de nos libraires. Certains n'ont même pas de rayons pour cette littérature. Pourtant, ce genre regorge de magnifiques livres qui sauraient conquérir un large lectorat pour peu qu'on lui donne l'exposition qu'il mérite. Je pense que les éditeurs ont leur part de responsabilité car je ne me souviens pas avoir vu une pièce illustrée comme l'est ce "Gretel, Hansel et les autres". Car à coup sûr, si j ai décidé de donner une chance à ce livre. c est en grande partie grâce aux illustrations superbes qu'il contient. Je fus ensuite surpris d'accrocher à ce point à l'histoire qui mêle un savant mélange d'humour, de conte revisité mais également une réflexion sur comment garder son âme d'enfant. J'y ai également vu quelques critiques sur notre mode de vie (l'alimentation par exemple). Une pièce de théâtre jeunesse qui m'a beaucoup plu, m'a donné envie de la partager (ou de la jouer??) avec mes enfants ou mes élèves de cm2. Ce qui est certain, c'est que cette lecture en appelle d'autres ... Au passage, merci à la librairie Grefine de La Rochelle qui possède bien un rayon poésie/théâtre (un peu réduit cependant) et qui m'a permis de faire cette belle découverte.
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