Zaizen regarda Tomiyama quitter son bureau penaud. Il fit un bruit avec sa bouche. Qu'un projet de cette importance repose sur une histoire aussi bête, il y avait de quoi avoir peur.
S'il s'était douté que ça tournerait ainsi...
D'ailleurs, à quel moment le scénario avait-il déraillé ?
Quand il avait compris que Tsukuda Kôhei était un ancien ingénieur en développement technologique pour l'astronautique, il avait cru qu'au moins ils partageraient les mêmes bases, les mêmes notions de bon sens. Mais non. Un chef de PME de quartier, ça ne pensait pas comme ça. Un patron de PME, Zaizen en avait connu un autre : son père. Il n'en avait pas parlé à Tsukuda, mais il avait, à son époque, dirigé une entreprise de quelque importance à Kawasaki, dans la zone industrielle de Keihin. Il n'avait vécu que pour son travail, en homme typique de l'ère Shôwa, né dans les années 20. Le rôle de sa mère, c'était de le soutenir. Il avait eu jusqu'à une centaine d'employés. Et Zaizen avait toujours vu ses parents couverts d'huile et de cambouis, travaillant du matin au soir.
Il existe une loi non écrite selon laquelle la banque principale d’une société doit procéder au sauvetage financier d’un client. Si elle nous refuse un financement, je doute qu’une autre banque accepte de nous prêter à sa place.
Le moteur-fusée est un ouvrage humain qui transcende l’intelligence et l’imagination, c’est un lieu sacré. J’oserai même dire : c’est le territoire de Dieu.
Très fier de leur statut de société d’élite, ils avaient cru pouvoir traiter le petit atelier de quartier de haut, et le prix à payer s’annonçait salé.
Quand un dieu vous abandonne, un autre vous ramasse.