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Citation de rkhettaoui


Qu’une femme se donne la mort – une femme jeune, qui avait un fils, un père,
une amie – pour un livre était une véritable tragédie,mais c’était une tragédie fascinante. Je me la représentais aux prises avec la grammaire arabe, essayant de mettre tout ce qu’elle voulait dire dans un roman, refusant de le publier à compte d’auteur. Elle ressemblait à son
héroïne Nagla, mais la quête d’identité de Nagla dans le travail, l’amour et la conscience politique s’était achevée dans l’espoir, avec la révolution de Juillet et les chars dans les rues où “l’aube commençait à se lever”, tandis que la quête artistique d’Enayat s’était achevée dans le désespoir ; Dar al-Qawmiyya, une des créations de la révolution de Juillet dans le domaine culturel, l’avait rejetée. Je me représentais Enayat en héroïne de son théâtre intime ; l’écriture était son identité, sa seule voie dans la quête de sens : le refus du roman équivalait à mettre en cause cette identité, à anéantir ce sens.Je me demandai si Mansour avait ressenti quelque culpabilité. Mais après tout, elle ne lui avait pas donné son roman une fois achevé, pas plus qu’elle ne lui avait demandé son aide pour le publier ni n’avait eu recours à lui quand Dar al-Qawmiyya l’avait refusé. Elle avait donc décidé de se passer de ses services.
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