Je trouvais curieux que la tombe voisine de la sienne, bien que dotée d’une pierre tombale en marbre, ne porte pas de nom, et qu’elle et sa grand-mère soient inhumées dans une pièce assez marginale, occupée pour l’essentiel par des tombes de charité. Je me suis demandé si elle ne se sentait pas seule, mise à l’écart ici. Sa mère et son père sont enterrés dans le tombeau de la famille Zayyat, sa sœur Aïda dans celui des Habb al-Romman, son fils dans celui des Chahine, et Azima souhaite être inhumée avec les Sadr. La tombe d’Enayat est le prolongement de sa vie d’écrivaine : chassée de l’arbre généalogique patrilinéaire, marginalisée dans l’arbre matrilinéaire.