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Citation de Partemps


Vienne, ce 24 nov[embre] 1949.

Cher, cher Paul

On est maintenant en novembre. La lettre que j’ai écrite en août est encore posée là : tout est si triste. Tu l’as peut-être attendue. L’acceptes-tu encore aujourd’hui ? Je sens que j’en dis trop peu, que je ne peux pas t’aider. Je devrais venir, te regarder, te sortir de là, t’embrasser et te tenir pour que tu ne sois pas emporté au loin. Il faut que tu y croies, un jour je viendrai et je te ramènerai. Je vois avec effroi comme tu es entraîné vers le large sur une mer immense, mais je vais me construire un bateau pour t’arracher à la perte et te ramener à bon port. Tu dois simplement y contribuer aussi toi-même et ne pas me rendre la tâche trop difficile. Le temps, comme beaucoup de choses, est contre nous, mais il faut l’empêcher de détruire ce que nous voulons en sauver.

Écris-moi vite, je te prie, et écris-moi si tu veux bien encore un mot de moi, si tu peux encore accepter ma tendresse et mon amour, s’il y encore quelque chose qui puisse t’aider, s’il t’arrive encore de tendre la main vers moi et de me recouvrir de l’obscurité de ce mauvais rêve où j’aimerais être lumineuse.

Essaie de le faire, écris-moi, pose-moi des questions, débarrasse-toi de tout ce qui pèse sur toi en l’écrivant !

Je suis tout près de toi

À toi

Ingeborg.



Vienne, ce 25 août 1949.
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