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Citation de letilleul


La majeure partie des archives de Marie Curie a été léguée à la Bibliothèque nationale de France. On les consulte dans la paix de l’ancienne Bibliothèque royale, au cœur de Paris. Sous les voûtes ornementées de la galerie Mazarine, les magasiniers les exhument de cartonnages funèbres puis vous les présentent avec cérémonie sur un tapis de velours pourpre. De ces cercueils administratifs, aussitôt, jaillit le plus vif de la vie.
Ainsi les « Notes sur l’enfance de ses filles » où Marie, jusqu’à la guerre de 14, consigna la croissance et l’évolution psycho- logique de ses deux filles, Irène et Ève. Ou le «Carnet de la découverte» qu’en 1898 Pierre et elle noircirent de leurs écri- tures entremêlées. Page après page, on y suit les hypothèses, mesures, expériences, calculs menés sans relâche par les époux dans le hangar de misère que l’État leur avait alloué pour qu’ils y conduisent leurs recherches. La légende veut que le calepin diffuse encore des radiations ionisantes. C’est surtout un docu- ment exceptionnel ; on doit enfiler des gants avant de le feuilleter, comme le bref et poignant journal que tint Marie après la mort tragique de Pierre.
Ces manuscrits-là, nimbés du romanesque de la « saga Curie », sont très souvent réclamés. On surprend davantage les magasi- niers lorsqu’on demande à consulter la comptabilité de Marie. Entrées, sorties, récapitulatifs de frais, additions, soustractions, ces carnets-là sont très austères. Il faut pourtant s’y plonger; c’est la seule chance d’en apprendre un peu plus sur sa passion pour Paul.
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