AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Irene Van der Linde (4)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Gens des confins : Sur la frontière orientale..

En trois étapes, sur trois ans, la journaliste et historienne Irene van der Linde, néerlandaise et la photographe Nicole Seghers ont parcouru les frontières orientales de l’Europe pour interroger diverses populations, ces «  gens des confins", sur leur nouvelles appartenances à la communauté européenne. Plusieurs chapitres , séparés par de très belles photos en noir et blanc , chacun parlant d’un pays différent, avec son histoire, sa culture et ses particularités.

Les personnes interrogées sont très diverses.Et les interrogations, après à chaque fois un rappel historique , portent surtout sur ce qui change pour eux. Leurs attentes, leurs rêves, leurs frustrations. Par exemple en Finlande , les règles d’hygiène de la Communauté européenne appliquées strictement contrarient les coutumes ancestrales d’abattage des rennes , et tout devient bien difficile pour les Sames, les «  Indiens de l’Europe »même le nombre de loups et d’ours à abattre est fixé par le gouvernement européen.



Dans Les états baltes, indépendants depuis 1991 , tout est compliqué tant il y a de citoyens d’origine russe, contraints désormais à des règles très strictes sur le plan linguistique , alors que finalement la langue russe est la plus pratiquée. Mais en Estonie, pour travailler, l’épreuve de langue est obligatoire. L’Estonie est plus tournée vers la Finlande, la Lettonie, en tant que pays de passage, vers la Russie, et la Lituanie vers la Pologne et l’Allemagne.



La Pologne et son histoire tellement complexe. et tragique, tournée maintenant résolument vers l’Europe. Avec au sud est, les montagnes des Bieszczady, la route de l’Asie. C’est là que passent les clandestins afghans, pakistanais , etc, qui veulent rejoindre l’Europe. et qui dit clandestins dit passeurs, trafic, sujet amplement développé.



La Slovaquie et les fameux roms , 10% d’une population de 5 millions d’habitants. Les mêmes problèmes d’adaptation , de ghettos. L’Europe présente pour eux, peuple sans frontières comme ils se définissent, un attrait considérable. En Slovaquie, une minorité oubliée, les Ruthènes . Dont est issu Andy Warhol qui disait «  I come from nowhere » Et pourtant, il existe un musée Warhol en Slovaquie. Sinon, corruption, contrebande de cigarettes qui viennent d’Ukraine, clandestins, tout se ressemble un peu , bienvenue dans le monde de la modernité..



La Hongrie, l"’âme hongroise" revendiquée, le trafic de carburant toujours avec l’Ukraine : "si tu vois une belle demeure ou un petit palais, c’est la propriété d’un revendeur de carburant ou de cigarettes". Les Hongrois se sentent des étrangers au milieu de leurs voisins. Ils ne sont pas slaves comme les Slovaques, les Polonais et les Ukrainiens, et ils ne sont pas non plus latins comme les Roumains.



La Roumanie,un de ces pays qui m’était le moins étranger, et ce n’est pas peu dire, grâce à son cinéma, par exemple Mingiu, et son assez récent Au delà des collines, où l’on voit si bien comment très vite , en Roumanie, on se retrouve au Moyen Age( et je citerais volontiers aussi Katalin Varga, film anglais certes, tourné dans les forêts de Transylvanie..) . La Roumanie avec la région des Maramures, où, lors de l’occupation du pays nommé alors la Dacie par les soldats de l’empereur Trjan, seuls ont résisté face aux Romains, des Astérix et Obélix locaux , les Daciens libres des Maramures. Un havre de paix et de bonheur de vivre dans ce pays, disent encore ceux qui habitent cette région.

La Bulgarie et ses religions, orthodoxe et musulmane, ses mafias, aussi , et ses haies de barbelés pour lutter contre les clandestins de Turquie.



C’était pour moi une lecture très longue, d’abord parce qu’il me fallait situer tous ces pays, toutes ces frontières, en chercher un peu plus sur chaque pays, même si le livre en lui même fourmille de détails. Chaque chapitre serait bien sûr à fouiller pour en apprendre plus.



Pour revenir à la fin à Bruxelles , et là, il m’a semblé retomber dans quelque chose que je connais un peu mieux. En effet, que ce soit les récits des habitants, sauf quelques uns, ou les photos, tout témoigne quand même d’un manque de moyens et d’une grande disparité économique. Or, le fonctionnaire européen interrogé proclame haut et fort qu’il existe un budget européen considérable destiné à ces populations frontalières paupérisées . D'autant plus en difficultés que doivent s'y appliquer des normes strictes européennes, et que c'est finalement à chaque pays d'aller défendre ses particularités. .40 % du budget européen, dit-il.. C’est ..beaucoup. Mais tout doit passer par des projets, et c’est là que l’on trouve le problème. L’argent existe bel et bien,et reste immobilisé et non distribué. Car les habitants dépendent de leurs dirigeants, et si les dirigeants ne déposent pas de projets pour améliorer les conditions de vie de leurs citoyens.. l’argent n’est pas débloqué, et on tourne en rond.



En attendant, j’ai fait ,moi, un très beau voyage avec ce livre.
Commenter  J’apprécie          190
Gens des confins : Sur la frontière orientale..

Un voyage dans des zones dont l'impression de vide et de sursis est confirmée par les photographies. Un peu comme les documentaires de Depardon sur les campagnes françaises oubliées, où les gens, justement, vivent selon d'autres rythmes, d'autres références, d'autres points de vue. Bref ce que nous scrutons dans l'autre.
Commenter  J’apprécie          30
Gens des confins : Sur la frontière orientale..

En 2001-2004, un parcours humain et politique des 5 000 km de la nouvelle frontière Est de l’Europe.



Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2016/05/04/note-de-lecture-gens-des-confins-sur-la-frontiere-orientale-de-leurope-irene-van-der-linde-nicole-segers/


Lien : http://charybde2.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          20
Les passeurs d'Istanbul

Ce n'est pas un voyage en Turquie que nous proposent Irene van der Linde et Nicole Segers dans leur dernier livre « les passeurs d'Istanbul ». C'est une immersion totale dans le cœur de la vie des Stambouliotes d'aujourd'hui. Ils sont musulmans pratiquants, ou athées, Ils sont navigateurs, banquiers, étudiants. Ils ont tous quelque chose à dire sur cette Turquie en plein bouleversement. Vision traditionnelle ou vision moderne, ils participent tous à la vie de cette cité bouillante d'animation.

Irene van der Linde, la journaliste interroge tous ces gens, leur demande leurs envies, leurs rêves ; comment voient-ils cette Turquie coincée entre deux continents aux destinées différentes.

Nicole Segers, quant à elle, photographie les détails de cette vie Stambouliote. Aucun cliché de monuments, mais des lieux de passages, des rues, des bateaux qui traversent le Bosphore.

L'ensemble donne un bel ouvrage très documenté sur cette population tiraillée entre l'héritage d'Atatürk et l'avancée de l'Islam.
Commenter  J’apprécie          20


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Irene Van der Linde (7)Voir plus

Quiz Voir plus

Voyage au centre de la terre

Comment s’appelle le personnage principal ?

Otto
Axel
François
Hans

10 questions
116 lecteurs ont répondu
Thème : Jules VerneCréer un quiz sur cet auteur

{* *}