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Citation de Cielvariable


À la fenêtre, la silhouette était toujours immobile.
Wallegh observait les gens qui s’activaient, qui vaquaient
à leurs occupations, l’esprit coincé dans leur immédiat
chargé et exigeant. Son esprit à lui aussi fonctionnait à
plein régime. Il devait voir à tout avant que la fin arrive,
que tout soit accompli.
L’entretien qu’il avait arrangé avec son notaire, son
avocat et son planificateur financier venait de prendre
fin. Les choses étaient en règle. Tous les biens qu’il avait
acquis au cours de sa très longue existence, ses propriétés,
ses avoirs qui n’étaient pas moindres, de même que son
impressionnante collection d’oeuvres d’art allaient être
distribués à des fondations ou à des musées ; quant à ses
liquidités, elles iraient à des fiducies.
Des arrangements précis avaient également été pris
relativement à certains objets personnels que Wallegh tenait
à léguer à des êtres chers en particulier, qui se comptaient
sur les doigts d’une main. Le premier concerné était
Philip, son assistant, qui allait hériter de Redmill et du
manoir, sous condition de garder Mina et Jean-René à son
service. Les rentes qui seraient versées à ses deux fidèles
domestiques leur assureraient une vieillesse plus que
confortable. C’était le moins qu’il pouvait faire pour eux,
après tant d’années de loyauté et de dévouement. L’intendante
et le chauffeur ne s’étaient pas détournés de leur
maître, même lorsqu’ils avaient été mis au courant de la
nature réelle du grand homme chauve pour qui ils travaillaient.
C’était un zèle qui se récompensait.
Il y avait aussi Éloise. Sa rédemptrice. Sa mort. Elle
ne serait pas en reste. La jeune femme avait demandé à
Wallegh de l’empêcher de se souvenir, une fois que tout
serait achevé, de ne pas la laisser vivre avec ses fantômes
jusqu’à sa propre mort. Il avait acquiescé, mais c’était là
une bien piètre gratification, comparée à ce qu’elle allait
lui offrir.
À travers la brume, Wallegh aperçut l’avocat, le notaire
et le comptable qui sortaient par l’entrée principale. Le
trio marcha quelques instants comme un seul homme et
se scinda sur un échange de poignées de mains pour permettre
à chacun de prendre sa propre direction. Les dés
étaient jetés. Il ne restait plus à Wallegh qu’une seule tâche
à accomplir.
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