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3.34/5 (sur 22 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : Montréal , 1970
Biographie :

Isa-Belle Granger est une grande passionnée d’histoire, de voyages et d’arts, avec un grand A, dont la danse, la peinture, le théâtre, la musique et, bien sûr, la littérature. Née à Montréal, elle a vécu dans les Laurentides jusqu’à son adolescence avant de déménager en Outaouais où elle habite depuis plus de vingt ans. Enfant discrète et réservée, mue par une grande curiosité, une soif d’apprendre intarissable et un intérêt marqué pour les langues, elle sait lire et écrire avant son arrivée à l’école, en plus de se débrouiller fort bien en anglais. Sa plume s’est rapidement avérée étonnamment vive et riche. Elle signe en classe les meilleures dissertations et compositions écrites et participe à la rédaction du journal scolaire, ainsi qu’à ceux de divers groupes et associations dont elle fait partie. À dix ans, elle remporte le prix de la Plume d’or, honneur provincial décerné par le mouvement scout.

Mère de deux enfants, orthopédagogue de formation, elle fait une courte incursion professionnelle en éducation, mais, curieusement, c'est vers l’administration qu'elle se tourne pour gagner son pain. Elle dit à la blague que le fait de manipuler autant les chiffres que les lettres assure aux deux hémisphères de son cerveau une gymnastique salutaire. En attendant de pouvoir vivre de sa plume, elle travaille au service des finances de Radio-Canada à Ottawa.

Après avoir publié un premier roman fantastique pour adolescents, "Le manoir aux sortilèges" (2004), elle se consacre pendant deux ans à la recherche et à la rédaction d’un premier roman pour adultes puis, durant deux autres années, à son ouvrage, "Les 7 filles d'Avalon" (2009), également destiné aux adultes. Elle confirme avec ce titre son adresse à signer des récits où s’entremêlent l’historique et le fantastique, genre littéraire encore peu exploité jusqu’ici. Isa-Belle Granger est lauréate du Prix du public des 10e Grands Prix littéraires Archambault 2010 pour "Les 7 filles d'Avalon".
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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Ma douce Vïelle,

En lisant ceci, tu auras compris que ma quête a enfin connu
son dénouement . La septième fille d’Avalon a trouvé le chemin jusqu’à
moi et m’a libéré du maléfice qui nous retenait prisonniers
d’une vie misérable, ma soeur et moi. Tu seras étonnée d’apprendre
que l’élue n’appartenait pas, comme nous, à l’Ancien Monde,
ainsi que je l’avais toujours imaginé, mais au nouveau. Elle est
québécoise.
Son prénom est aussi mélodieux que le tien, empreint à la fois
d’une noblesse et d’une force inouïe : Éloise. L’automne dernier, elle
laissait derrière les deux hommes de sa vie, son frère jumeau taré et
son amoureux, pour voler vers son destin, ignorant alors que c’était
moi qui en tenais les ficelles. Dès son arrivée à Bristol, elle s’est liée
d’amitié avec Philip, mon assistant, qui la secondait et l’appuyait à
chacun de ses pas. C’est lui, d’ailleurs, qui lui a révélé l’existence de
la prophétie qui a fait de moi un homme maudit.
Au fil de ses recherches et de ses visites des hauts lieux de la
légende arthurienne, autour de laquelle s’articulait sa maîtrise,
Éloise a peu à peu compris qui j’étais réellement et a deviné que,
comme toi, j’étais une créature de la nuit. Je la revois me brandir
la croix de Jeanne d’Arc au visage lorsqu’elle m’a démasqué. C’en
était presque drôle. Mais il en fallait, du courage, pour se tenir droite
devant un vampire et réclamer des explications. Et j’ai tout déballé.
Enfin, presque.
Elle ne sait rien encore de Beltane1, tant à propos de sa signification
que des choses qui viendront à échéance à ce moment-là. Je lui ai
par contre exposé une partie du passé inconnu de sa famille, de ses
ancêtres écossais et de leur lien direct avec Excalibur et le Graal, et
nous sommes allés voir l’épée en question à Édimbourg. Bien sûr, il
y avait aussi la pierre, et c’est la raison pour laquelle je t’écris cette
lettre. Tu connais son histoire et son véritable pouvoir. Sur elle les
monarques écossais ont longtemps juré d’honorer leur couronne et
c’est aussi avec l’épée forgée à même le Graal de mon frère qu’ils ont
régné. Tu n’es pas non plus sans savoir que c’est au coeur de cette
pierre qu’Uther Pendragon a fiché Excalibur et qu’elle y est restée
jusqu’à ce que je l’en retire.
Tu vois, Vïelle, les deux sont indissolublement liées et c’est ainsi
que je vous vois, que je vous veux, Éloise et toi, sans quoi la pierre
sera perdue. J’ai reçu ce matin la visite d’un fils que je n’avais pas
revu depuis des lunes et qui, je le crains, a pour dessein de s’en
emparer. Patrick croit que c’est à Éloise que je la léguerai, mais il ne
sait rien de toi. Il ne songera pas à te pourchasser.
J’ignore dans quel état se trouvera Éloise après Ostara, lorsque
tout sera terminé, mais elle m’a demandé d’effacer sa mémoire afin
de ne pas vivre avec le poids du souvenir et je lui en ai donné ma
parole. Par contre, si les choses devaient mal tourner, si je n’avais pas le dernier fils d’avalon le temps de manipuler suffisamment son esprit, j’ai chargé Philip de lui expédier une copie de la lettre que tu tiens en ce moment même,
afin qu’elle sache que mon intention première était sincèrement
d’honorer son souhait de tout oublier, en plus de lui apprendre ton
existence.
Aussi, je redoute que ma mort ne vienne créer des remous au
sein de notre communauté et je crains qu’on ne tienne Éloise pour
responsable de mon décès, malgré le fait que le voeu de mourir soit
mien. J’ai pour cette jeune femme énormément de respect, tant pour
son intelligence que pour sa personnalité, sa fougue et sa passion. Je
refuse de penser qu’elle puisse subir les contrecoups de ma décision
et qu’elle soit l’objet de représailles ou de vengeance. Morgane ne le
voudrait pas plus que moi.
Par ailleurs, il faut que tu le saches, c’est nous qui avons supprimé
Maurice LeBreton. Nous n’avions pas le choix. Tu connais donc
le danger qui la guette et c’est pourquoi j’insiste, très chère et vieille
amie. Je voudrais que tu te rendes auprès d’Éloise et que tu te fasses
son ange gardien quelque temps, histoire de voir à ce que son retour
à la vie quotidienne se fasse le plus sereinement possible.
Dernière chose, j’ai pris les dispositions nécessaires pour que
jamais Éloise ne manque de quoi que ce soit. Tu trouveras ci-joint
une copie de mes actes testamentaires. Quant à toi, lumière de mes
nuits, je te rends ce qui t’appartient. Garde la pierre aussi précieusement
que je l’ai fait moi-même, à l’image de ce que représentait pour
moi ton coeur.
À présent, tout est dit. Je t’en prie, veille sur elles. Fais cela pour
moi et nous serons quittes.
Wallegh
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L’étincelle lubrique qui animait son regard bleu fit place
à une curiosité patente.
— Aucune idée, répondit l’homme. Tout ce qu’on peut
vous dire, c’est que la caisse est arrivée par avion et qu’elle
provient d’Angleterre.
— Vraiment ? s’exclama Vïelle en fronçant les sourcils.
Eh bien ! venez, suivez-moi. Vous la déposerez dans le
séjour.
Elle leur tourna le dos et, sans attendre, traversa le
vestibule. Elle se posta dans la pièce située à droite de
l’entrée, consciente du regard des deux hommes posé sur
ses rondeurs toutes féminines. Mais l’envie d’un amusegueule
lui était passée. Le contenu du colis l’intriguait trop,
sans compter le pressentiment soudain qui avait figé un
rictus sur ses lèvres en forme de coeur.
En s’efforçant de ne rien laisser paraître de son trouble,
elle regarda les coursiers passer de larges courroies autour
de leurs solides épaules pour d’abord soulever la caisse,
puis la poser au pied du foyer.
— Vous savez, c’est sacrément lourd, observa celui qui
avait les cheveux longs. Voulez-vous un coup de pouce
pour l’ouvrir ?
Et son collègue de renchérir, dans un superbe élan de
drague sans finesse :
— N ous ne voudrions pas que vous abîmiez vos si
jolies petites mains de musicienne. Vous semblez avoir
une dextérité exceptionnelle…
Vïelle contempla ses mains un instant et, d’une gracieuse
rotation du poignet, tourna ses paumes vers le haut. Elle
s’attarda une seconde sur sa ligne de vie, la caressant du
bout de l’ongle. Tous ces chemins qui y étaient imprimés…
Relever l’allusion aurait été un jeu d’enfant, mais elle
s’en garda.
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Comme Wallegh refusait catégoriquement de s’ouvrir
au sujet de la simple mortelle qu’il logeait entre les murs
de son manoir et qui, fort heureusement pour elle, était
partie quelques jours visiter Stonehenge, Patrick en avait
déduit que c’était à cette impie qu’il la léguerait, et cela lui
était inacceptable, inconcevable. Autrefois, Wallegh n’avait
aucun secret pour son fils spirituel.
— E n gardant le silence, gronda Patrick, non seulement
me prives-tu de ma propre rédemption, tu Le bafoues une
seconde fois. Tu sais ça ?
Wallegh afficha un sourire narquois.
— Admirable tentative d’intimidation, mais c’est peine
perdue. Je te l’ai répété cent fois, tu cours après des
chimères.
— Comment peux-tu affirmer pareille ânerie ? Tu es
mieux placé que quiconque pour savoir qu’Il a bel et bien
fondé sur elle son Église.
— T u oublies tes propres enseignements, mon cher.
Tu sais très bien que le Christ ne s’exprimait qu’en paraboles.
Patrick jaugea son mentor quelques secondes. Il ne parlerait
pas.
Tant pis ! Il ne lui restait plus qu’à trouver la fille. Il
réussirait bien à lui faire cracher, à elle, où se trouvait le
trésor immémorial. Après, s’approprier son pouvoir ne serait
qu’un jeu d’enfant. « Et alors, je serai assis à la droite
du Père tout-puissant ! » songea-t-il pour lui-même.
— Je ne voudrais pas te brusquer, enchaîna soudain
Wallegh en regardant sa montre, mais je dois recevoir des
gens d’une minute à l’autre.
Cela faisait cliché, mais c’était efficace, d’autant plus
que l’excuse était fondée. Sans rien ajouter, Patrick se leva
et adressa à son mentor un dernier regard.
le dernier fils d’avalon

— Dans ce cas, que le seigneur des damnés ne t’éloigne
pas de ta coupe, si tel est ton désir !
Il avait à peine franchi deux mètres que la voix de
Wallegh s’éleva dans son dos.
— C’est bien mal me connaître, que d’espérer pouvoir
l’atteindre une fois que je serai mort.
Patrick ignora la pointe de tristesse que ces mots suscitèrent
en lui et sortit sans honorer la réplique de ce frère,
de ce père qu’il ne reverrait jamais plus.
Il parcourut le dédale de couloirs et d’escaliers qui le
menèrent à la sortie de l’université. Il buta dans un tournant
contre trois hommes impeccablement vêtus, mallette
à la main. Reconnaissant l’un des avocats les plus respectés
du Royaume-Uni, Patrick ne mit qu’une seconde pour
deviner la raison de leur présence.
Il s’éloigna du bâtiment sans toutefois quitter le périmètre
de l’imposant édifice et, insensible à la désagréable
morsure de l’humidité, s’installa sous l’arche d’une galerie.
Il avait tout son temps.
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À la fenêtre, la silhouette était toujours immobile.
Wallegh observait les gens qui s’activaient, qui vaquaient
à leurs occupations, l’esprit coincé dans leur immédiat
chargé et exigeant. Son esprit à lui aussi fonctionnait à
plein régime. Il devait voir à tout avant que la fin arrive,
que tout soit accompli.
L’entretien qu’il avait arrangé avec son notaire, son
avocat et son planificateur financier venait de prendre
fin. Les choses étaient en règle. Tous les biens qu’il avait
acquis au cours de sa très longue existence, ses propriétés,
ses avoirs qui n’étaient pas moindres, de même que son
impressionnante collection d’oeuvres d’art allaient être
distribués à des fondations ou à des musées ; quant à ses
liquidités, elles iraient à des fiducies.
Des arrangements précis avaient également été pris
relativement à certains objets personnels que Wallegh tenait
à léguer à des êtres chers en particulier, qui se comptaient
sur les doigts d’une main. Le premier concerné était
Philip, son assistant, qui allait hériter de Redmill et du
manoir, sous condition de garder Mina et Jean-René à son
service. Les rentes qui seraient versées à ses deux fidèles
domestiques leur assureraient une vieillesse plus que
confortable. C’était le moins qu’il pouvait faire pour eux,
après tant d’années de loyauté et de dévouement. L’intendante
et le chauffeur ne s’étaient pas détournés de leur
maître, même lorsqu’ils avaient été mis au courant de la
nature réelle du grand homme chauve pour qui ils travaillaient.
C’était un zèle qui se récompensait.
Il y avait aussi Éloise. Sa rédemptrice. Sa mort. Elle
ne serait pas en reste. La jeune femme avait demandé à
Wallegh de l’empêcher de se souvenir, une fois que tout
serait achevé, de ne pas la laisser vivre avec ses fantômes
jusqu’à sa propre mort. Il avait acquiescé, mais c’était là
une bien piètre gratification, comparée à ce qu’elle allait
lui offrir.
À travers la brume, Wallegh aperçut l’avocat, le notaire
et le comptable qui sortaient par l’entrée principale. Le
trio marcha quelques instants comme un seul homme et
se scinda sur un échange de poignées de mains pour permettre
à chacun de prendre sa propre direction. Les dés
étaient jetés. Il ne restait plus à Wallegh qu’une seule tâche
à accomplir.
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Montepulciano, région de la Toscane, Italie, 13 avril
’était là. Précisément là, lorsque le premier mouvement
de la symphonie amorçait son poignant allegro
con brio. Vïelle ferma les yeux de bonheur et laissa son être
vibrer une fois de plus au son de cette pièce fantastique
qui, entre toutes, était sa préférée. Perdue dans les images
que la troublante mélodie faisait naître en elle, la jeune
femme n’entendit pas la sonnette retentir. Quelqu’un
se tenait devant sa porte avec un imposant colis à lui
remettre.
Elle se pencha un peu plus vers les touches, ses doigts
martelant l’ivoire sans merci, exactement comme le lui
avait montré le maestro. Elle aimait reproduire au piano
certains extraits de ses pièces préférées, même s’ils avaient
d’abord été conçus pour un ensemble à cordes. Elle s’en
balançait éperdument. Elle ne respectait que très rarement
les règles, d’ailleurs, et ne vivait que pour le plaisir.
Avec vigueur, elle joua les dernières notes et accompagna
l’accord final d’un fervent hochement de la tête,
comme pour honorer son noble instrument. L’émoi se
serait prolongé, n’eût été les coups précipités frappés avec
insistance à sa porte.
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Vïelle dégagea frénétiquement le coffre de son encombrant
emballage, fit pivoter les trois pinces rotatives
du couvercle et l’ouvrit sans jeter le moindre regard sur
l’enveloppe soigneusement enchâssée sous la fenêtre coulissante.
Son intuition ne l’avait pas trompée.
— Wallegh…
Sa voix n’était qu’un faible murmure, une plainte. Ses
yeux s’embuèrent et elle se maudit de ne pas avoir pris le
temps de lire la lettre.
Du bout des doigts, elle effleura l’objet bien calé dans
son cadre de styromousse compacte. La surface en était
aussi rugueuse et froide que dans son souvenir et le temps
n’en avait nullement altéré la couleur, d’un jaune miel
très pâle.
Seul Wallegh avait pu la lui restituer. Et, s’il l’avait fait,
c’était assurément parce qu’il était… qu’il avait…
Vïelle chercha à adoucir la réalité en enjolivant les mots
qui surgissaient dans son esprit, en se disant qu’il avait
trouvé la paix, que la prophétie était accomplie, qu’il
avait rejoint sa soeur bien-aimée, qu’il n’errait plus, ne
souffrait plus, mais la vérité était là, toute crue : Wallegh
était mort.
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Wallegh en était à la cinquante-troisième candidature lorsqu’il s’arrêta brusquement. Il étira ses lèvres en un demi-sourire, alors qu’une étincelle allumait son regard gris.

— Mon cher Philip, je crois que nous avons ici l’heureuse élue, murmura-t-il.

L’assistant releva la tête et haussa un sourcil, puis déposa négligemment le dossier qu’il examinait lui-même.

— Vraiment ? Faites-moi voir.

Il repoussa son fauteuil de cuir capitonné et défroissa sa chemise en un geste rapide et précis. Tout en contournant l’imposant bureau du directeur, Philip vit celui-ci sourire de plus belle et se redresser sur son siège, tandis qu’il scrutait le document attentivement. La date de naissance de la candidate lui sauta aux yeux : le 7 juillet.

— Une Québécoise qui a fait son baccalauréat à temps partiel, commenta le maître. Elle a fait ses lettres à l’Université d’Ottawa et se dit passionnée par tout ce qui concerne l’Angleterre médiévale. Elle prétend aussi posséder une connaissance et une compréhension approfondies de l’œuvre de Shakespeare.
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Avant que le mascara ne laisse sur sa joue une traînée
disgracieuse, elle écrasa une larme du bout de son majeur.
Elle avala le sanglot qui lui nouait la gorge et referma la
malle. Son regard tomba sur la lettre prisonnière de sa
cage transparente. Vïelle fit glisser le panneau coulissant
et s’empara de l’enveloppe cachetée.
Elle s’installa en position semi-assise, en ramenant ses
talons sous ses fesses. Ses doigts tremblèrent légèrement
lorsqu’ils glissèrent sous le pli pour le décacheter. Avec
une grande délicatesse, elle saisit le feuillet et déposa l’enveloppe
par terre, à ses genoux. Wallegh utilisait toujours
du papier parchemin pour lui écrire. Il connaissait son
goût pour les belles choses.
Vïelle fit un effort pour refouler ses larmes et posa enfin
les yeux sur l’écriture fine et serrée de celui qui, autrefois,
avait été son compagnon, complice et amant.
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Le hurlement des sirènes de police était assourdissant. Malgré les efforts de Fabrice pour réconforter Alfie, rien n’apaisait les interminables gémissements du chien. Il avait beau lui caresser les flancs et le derrière des oreilles en lui murmurant que tout allait bien, la pauvre bête n’arrivait pas à se calmer. En ce triste 21 mars, l’angoisse était presque aussi palpable que le nuage de brume qui enveloppait les murs gris du manoir. Cela faisait deux jours qu’Éloise était portée disparue.

Tandis que les policiers examinaient des photos d’elle, Fabrice sentait le remords le ronger jusqu’au plus profond de son être. À cela se mêlait une certitude qui le hantait depuis quelque temps déjà : elle était morte. Le lien métaphysique inexplicable qui existait entre eux depuis toujours semblait rompu. Il ne percevait ni ne ressentait plus l’essence de sa sœur jumelle.
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